Une épidémie non encore identifiée décime actuellement les petits ruminants caprins dans plusieurs localités du groupement Bedu-Ezekere, situé dans le secteur de Walendu Tatsi, territoire de Djugu, en province de l’Ituri. L’alerte a été lancée par la Coordination provinciale de la Protection civile, lors d’un point de presse tenu le week-end dernier.
Selon Robert Njalonga, responsable de cette coordination, l’épidémie s’est déclarée au cours des deux dernières semaines dans cinq localités : Lone, Ngbala 1 et 2, Kabaya 1 et 2. Elle se manifeste par divers symptômes graves chez les caprins atteints, provoquant des pertes massives chez les éleveurs locaux.
« Toutes les chèvres d’au moins 40 éleveurs ont été décimées. Ces caprins leur avaient été remis dans le cadre d’un projet communautaire appuyé par un partenaire », a-t-il déploré.
La situation est particulièrement préoccupante pour les éleveurs autochtones, qui ont vu leurs principales sources de revenus anéanties. Dans cette région, l’élevage caprin constitue la base de l’économie familiale : il sert à payer la scolarité des enfants, financer les dots, assurer l’alimentation quotidienne et même à accompagner des rites coutumiers, notamment l’intronisation des chefs traditionnels.
« La chèvre est au cœur de notre vie. Sa disparition nous plonge dans la précarité », témoignent plusieurs éleveurs, visiblement désemparés.
L’épidémie pourrait également présenter un danger pour la santé humaine, notamment par la consommation de viande issue d’animaux morts de cette maladie encore inconnue. Les autorités locales craignent un risque de zoonose et appellent à la vigilance.
Face à cette urgence sanitaire et économique, la Coordination de la Protection civile appelle les services vétérinaires et les autorités compétentes à intervenir rapidement pour identifier la nature de la maladie et mettre en place des mesures de contrôle pour stopper sa propagation.
« Il est impératif que des vétérinaires soient déployés sans délai pour préserver ce cheptel et éviter un drame sanitaire », a insisté Robert Njalonga.
Olivier OKANDE MAYO/Ituri