Justice: Avocats de Stanis Bujakera : » La détention de notre client à la prison centrale de Makala est illégale »



Ce vendredi 6 Octobre 2023, les avocats et conseils du Journaliste incarcéré à la prison de Makala, Stanislas Bujakera ont tenu une conférence de presse dans les locaux d’actualité.cd. Ces professionnels de la science juridique sont revenus sur le récit entourant la détention du journaliste Stanislas Bujakera à Makala depuis le 14 septembre 2023.



Prenant la parole au nom du collectif des avocats et conseil du directeur adjoint de publication d’actualité.cd, Maître Ndikulu Yana affirme que les poursuites à l’encontre de son client renferment plusieurs irrégularités.

L’avocat du correspondant du Magazine Jeune Afrique précise que l’article 18, alinéas 3 de la Constitution du 18 février 2006 tel que révisée à ce jour qui dispose : «La personne gardée à vue a le droit d’entrer immédiatement en contact avec sa famille ou son conseil » a été violé puisque Stanislas s’est vu refuser le droit de recevoir toute visite lors de son premier jour en garde à vue, le 8 septembre 2023 dans les locaux dans la Police.

En outre, le prévenu Stanislas a été placé en détention préventive via une ordonnance de détention préventive d’une durée de 15 jours pris le 15 septembre 2023 par le Tripaix de Kinshasa/Gombe, ensuite confirmée en appel par le Tribunal de Grande de Kinshasa/Gombe.
Ce délai s’avère largement dépassé à ce jour nous confie l’avocat. Par voie de conséquence, Stanislas serait détenu arbitrairement et illégalement depuis la fin du délai de 15 jours.

Rebondissant sur le fond de l’affaire, l’avocat précise que le Correspondant de l’agence Reuters est poursuivi en tant que diffuseur d’une note attribuée à l’Agence nationale de renseignement(ANR) impliquant les renseignements militaires congolais dans l’assassinat de Chérubin Okende, reprise dans l’article du Magazine Jeune Afrique paru le 31 août 2023. Or, Stanislas ne serait pas l’auteur de cet article. Le collectif d’avocats relève de ce fait, la violation d’un principe sacro-saint du droit pénal consacré à l’article 17, alinéa 8 de la Constitution de la RDC : « La responsabilité pénale est individuelle. Nul ne peut être poursuivi, détenu ou condamné pour fait d’autrui ». Il est reproché définitivement au Journaliste d’être le diffuseur d’une information dont il n’est pas l’auteur.


Pour bien comprendre, rappelons que le Procureur en charge de l’affaire reproche à Stanislas 4 préventions (infractions) : faux en écriture, falsification des sceaux de l’Etat, propagation de faux bruits et transmission de messages erronés et contraires à la loi.

Déodat NTANGU