Le ciel s’assombrit au-dessus du ministre de la Justice, Constant Mutamba. Dans une décision inattendue, la commission parlementaire chargée d’examiner l’accusation portée par le procureur général près la Cour de cassation a donné son feu vert à la poursuite du ministre. Dix-huit voix sur vingt-trois se sont élevées en faveur de la levée de son immunité, un signal clair que les allégations de corruption sont prises très au sérieux.
L’affaire, qui a éclaté comme un coup de tonnerre, concerne le détournement présumé de 39 millions de dollars américains. Ces fonds, initialement alloués à la construction d’une prison à Kisangani, auraient été détournés à des fins inconnues. L’ampleur des sommes en jeu et la nature des accusations ont immédiatement placé le ministre Mutamba au centre d’une tempête médiatique et politique.
Désormais, le procureur général est autorisé à convoquer et interroger le ministre de la Justice. Cette autorisation fait suite à un vote massif qui s’est tenu lors de la session plénière de ce jeudi à l’Assemblée nationale. Les débats ont été houleux, les arguments passionnés, mais le résultat final est sans appel : la justice doit suivre son cours.
Bien que le ministre Mutamba n’ait pas encore été formellement inculpé, le simple fait qu’une enquête soit autorisée représente un revers majeur pour le gouvernement.
L’affaire Mutamba risque de devenir un feuilleton judiciaire captivant pour la République démocratique du Congo. L’enquête ne fait que commencer, mais déjà, elle met en lumière les défis persistants en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption. L’opinion publique, elle, attend des réponses. Et, comme le dit le proverbe, « la justice est aveugle, mais elle finit toujours par voir clair. »
Josué KALUBI