Six jours après la déclaration officielle du ministre RD-congolais de la Santé publique, Oly Ilunga sur la fin de la neuvième épidémie du virus Ebola à Mbandaka, dans la province de l’Equateur, nous revoilà à la dixième épidémie à l’Est du pays.
Pour y faire face, le ministère de la Santé publique na pas tardé pour dépêcher les équipes de la riposte, de vaccination et le laboratoire mobile pour les analyses des échantillons de cette maladie à virus Ebola dans la province du Nord-Kivu. Sur terrain, à Mangina, épicentre de cette 10ème épidémie, des avis et commentaires fusent de partout pour faire échec à la riposte. Des spéculations pleuvent également de tous les quartiers des villes touchées. À en croire la population, certains hommes politiques véhiculent des messages de diabolisation, selon lesquels ces vaccins sont destinés à massacrer la population. Selon certains experts, le fait que l’épidémie affecte une zone où sévit le conflit armé depuis des années, la riposte ne sera jamais aisée. Tels sont les obstacles qui veulent à tout prix bloquer léradication de cette épidémie.
«Comme vous pouvez le constater, le laboratoire mobile est déjà opérationnel à Beni pour les analyses des échantillons de la maladie à virus Ebola dans la province du Nord-Kivu. Donc, la riposte est possible», a laissé entendre le ministre provincial de la Santé publique du Nord-Kivu.
Consultée, l’église ne s’est pas tue à ce sujet. Dans un entretien qu’il nous a accordé, l’Evêque de Butembo-Beni, Paluku Sikuli Melchisédech appelle les habitants des zones touchées par cette maladie à virus Ebola à ne pas se contenter des rumeurs, en lieu et place de la vérité.
Pour lui, les agitations actuelles dans les villes de Butembo et Beni sont à la base dune désinformation alimentée par certaines personnes de mauvaise foi.
Toutefois, le prélat catholique rassure les habitants du Diocèse de Butembo-Beni que le vaccin contre cette épidémie ne tue pas, mais plutôt immunise le corps humain, tout en condamnant les propos de certains politiciens décourageant ainsi les efforts fournis par les équipes de la riposte.
«Si un élu de son état vient dire qu’Ebola a été importé, il se trahit, car c’est eux qui siègent au Parlement. Avec ce genre de propos, ils méritent la prison et le retrait de l’immunité parlementaire», a déclaré le prince de l’Eglise en diocèse de Butembo-Beni, qui d’ailleurs, a assimilé ces politiciens aux assassins, à l’instar de ceux qui tuent des civils à Beni.
Après plusieurs plaintes de la population à travers la presse, le Maire de Butembo, Mbusa Kanyamanda n’a pas gardé sa langue dans la poche. Cette autorité urbaine a, à travers un point de presse, mis en garde les politiciens qui profitent ces derniers temps, de l’ampleur de la maladie à virus Ebola afin de se faire un nom auprès de leurs potentiels électeurs aux scrutins prochains en RD-Congo.
Le patron de cette partiendu Nord-Kivu menace également de traduire en justice les politiciens qui ne vont pas s’admettre aux mesures prises par les experts de la santé, car, dit-il, c’est aux professionnels de la santé que revient la charge de la sensibilisation.
«Tout celui qui veut politiser cette question [Ndlr: de la sensibilisation pour lutter contre Ebola] est poursuivable», a-t-il déclaré, à la presse et aux côtés des partenaires sanitaires impliqués dans la riposte contre Ebola.
A ce jour, malgré cette campagne de diabolisation de la part des hommes politiques véreux, la République démocratique du Congo compte plus de 11.000 personnes vaccinées à l’Est du pays, c’est donc, un record pour les équipes de la riposte.
René KANZUKU depuis Beni(Nord-Kivu)
Site d'information des nations en RDC