L’ONG Journaliste en danger (JED) tente de qualifier la détention prolongée de journaliste Stanis Bujakera à une sorte de « prise d’otage ». L’organisation qui milite en faveur des droits des professionnels des médias s’appuie notamment sur le fait que « jusqu’ici les services qui détiennent le journaliste n’ont mis la main sur les véritables responsables de l’article publié sur Jeune Afrique » et qui fait objet de l’arrestation du confrère voilà 5 jours, soit depuis vendredi dernier à l’aéroport de Kinshasa-Ndjili.
Selon des sources proches du dossier, note Journaliste en Danger dans son communiqué lundi 13 septembre, « il est reproché à Bujakera d’être impliqué dans la diffusion par Jeune Afrique dont il est le correspondant, d’un rapport prétendument attribué à l’Agence Nationale des renseignements (ANR) mettant en cause les renseignements militaires dans l’assassinat du député de l’opposition, Chérubin Okende, en juillet dernier ».
Dans une correspondance de protestation adressée à la rédaction de Jeune Afrique, les autorités congolaises, notamment, le Ministre de l’intérieur avait qualifié ledit rapport de « faux ».
Et Stanis paie le prix !
Peu avant d’être acheminé au Parquet de Kinshasa et placé sous Mandat d’arrêt provisoire (MAP) pour « propagation des faux bruits et diffusion des fausses informations », Stanis également journaliste à Actualité.cd avait été auditionné pendant plusieurs heures, dans les locaux de la police nationale congolaise, par la Commission chargée d’enquêter sur l’assassinat.
Le journaliste Stanis Bujakera avait alors nié être l’auteur de cet article qui n’est pas signé de son nom, informe JED, exprimant ainsi une vigoureuse protestation allant dans le sens de demander sa remise en liberté rapide. « A défaut de sa libération, JED demande également que son dossier soit rapidement fixé devant un juge », lit-on dans le document.
Lors d’une rencontre, lundi 11 septembre, avec le Ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya, des représentants des Organisations professionnelles des médias ont dénoncé le caractère arbitraire de l’arrestation et exigé la libération du journaliste pour qu’il puisse comparaître en homme libre.
Djiress BALOKI