La violence des gangs qui sévit à Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, a atteint des niveaux alarmants en 2023, entraînant le déplacement interne de près de 200 000 personnes au cours de l’année. Rien que pour la dernière semaine de février, on estime que 15 000 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile en raison de l’insécurité croissante.
Les gangs armés, sous la direction de « Barbecue » Chérizier, exercent un contrôle tyrannique sur de vastes territoires dans la ville, terrorisent la population locale en imposant leur loi par la violence et l’intimidation. Les habitants vivent dans la peur constante des représailles et des attaques, ce qui pousse de nombreuses familles à abandonner leur foyer pour chercher refuge ailleurs.
Face à cette situation désespérée, de nombreux Haïtiens se tournent vers la République dominicaine voisine pour trouver un refuge temporaire ou une nouvelle vie. Certains tentent de migrer clandestinement, fatigués de demander en vain un visa d’entrée, tandis que d’autres prennent des risques extrêmes en affrontant les policiers aux frontières pour franchir la frontière et d’autres par le manque de vigilance des forces de l’ordre de la république dominicaine.
QUI EST LE CHEF DE FILE DE CES GANGS ARMÉS?
Jimmy CHÉRIZIER dixit BARBECUE, Originaire du quartier de Delmas, à Port-au-Prince, ancien officier de la police nationale haïtienne âgé de 46 ans, est soupçonné d’avoir été un acteur clé dans plusieurs attaques violentes qui ont secoué la capitale en 2018 et 2019.
En 2018, Jimmy Chérizier a été impliqué dans un massacre de civils dans un bidonville de Port-au-Prince, au cours duquel 71 personnes ont perdu la vie, dont des habitants brûlés vifs dans leurs maisons. Suite à cet événement, il a été évincé des forces de l’ordre.
Il s’est autoproclamé défenseur des quartiers populaires et se présente comme un contrepoids aux dirigents haïtiens.
En 2020, après avoir été démis de ses fonctions d’officier de la Police Nationale Haïtienne, Jimmy Chérizier a créé sa propre bande en s’alliant avec 9 autres puissants gangs de la capitale, nommée G9 et Famille. Cette bande compte un effectif de 1000 hommes, constitué d’anciens agents de police, d’anciens agents de sécurité et d’enfants des rues. Son gang est réputé pour ses meurtres, vols, extorsions, viols, assassinats ciblés, trafic de drogue et enlèvements.
Les autorités locales sont dépassées par l’ampleur du problème et peinent à assurer la sécurité des citoyens, laissant de nombreuses communautés vulnérables et sans protection.
Josué Kalubi/