La chanteuse nigériane Tems, étoile montante de l’afropop, ne se produira pas à Kigali comme prévu. Son concert, initialement programmé pour le 22 mars à la BK Arena, a été annulé à la suite d’une vague de protestations émanant de la communauté congolaise sur les réseaux sociaux.
Cette décision soudaine met en lumière l’influence croissante des plateformes numériques et leur capacité à impacter l’industrie musicale, parfois de manière inattendue. L’artiste, connue pour ses titres à succès et ses collaborations internationales, se retrouve malgré elle au cœur d’une polémique géopolitique.
L’origine du mécontentement réside dans les tensions persistantes entre le Rwanda et la République démocratique du Congo. Accusé de soutenir le groupe armé M23, le Rwanda fait l’objet de vives critiques de la part de la population congolaise. La promotion du concert de Tems à Kigali a été perçue par certains comme un soutien implicite au gouvernement rwandais, déclenchant ainsi un appel au boycott sur les réseaux sociaux.
Des milliers de messages ont inondé la toile, exhortant l’artiste à annuler sa performance en signe de solidarité avec le peuple congolais. La pression exercée par cette mobilisation numérique a finalement eu raison du concert. L’annulation a été officialisée par un communiqué de l’artiste.
Dans un message publié sur X (anciennement Twitter), Tems a exprimé ses regrets et expliqué les raisons de sa décision. « J’ai récemment fait la promotion de mon spectacle au Rwanda sans me rendre compte qu’il y avait un conflit en cours entre le Rwanda et le Congo », a-t-elle déclaré.
Elle a ajouté : « Je n’ai jamais eu l’intention d’être insensible aux réalités du monde, et je m’excuse sincèrement si cela a pu être perçu ainsi. » L’artiste a insisté sur son ignorance de la situation politique complexe entre les deux pays, affirmant n’avoir « tout simplement aucune idée de cette situation ». Ses excuses, bien que sincères, n’ont pas apaisé tous les esprits. Certains internautes congolais restent sceptiques, tandis que d’autres saluent sa décision et sa prise de conscience. L’incident soulève des questions sur la responsabilité des artistes dans un contexte géopolitique tendu.
Josué KALUBI / JDN
