Les femmes députées provinciales appelées à vulgariser les droits fondamentaux de l’homme en RDC

Des députées provinciales avec les experts du Comité des droits de l'homme des Nations-Unies lors de la journée d'échanges au Centre Carter, à Kinshasa

Les femmes députées provinciales de la RDC ont eu un échange avec le comité des droits de l’homme et le comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CDF) mardi 21 septembre au centre carter à Kinshasa. Cette activité entre dans le cadre du Projet « Voix et leadership des femmes en RDC  » du Centre Carter en collaboration avec le gouvernement canadien.

En prenant la parole, Bamariam Koita membre du comité des droits de l’homme a épinglé différents instruments juridiques que l’État Congolais possède et déjà ratifiés au niveau international mais qui ne sont pas mis en application en RDC .

Pour Koita, la question liée aux droits de l’homme est capitale. Pour ce faire, les élues provinciales sont un pont entre la population et les décideurs politiques notamment à travers leurs assemblées parlementaires. Dès lors, Il leur en premier lieu de mettre en application les droits fondamentaux de l’homme et d’en proposer au niveau du parlement .

Quant au comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard de la femme représenté par Paola Bariack, elle a exposé différentes recommandations qui ont été formulées lors des travaux précédents avec les partenaires des droits de l’homme à l’intention des Femmes députées provinciales afin qu’elles en fassent leur cheval de bataille.

Quelques recommandations épinglées par Paola Biarack:  » La dépénalisation et la légalisation de l’avortement en RDC en cas de viol et de l’inceste, la mise en place d’une législation offrant aux femmes une protection appropriée contre les violences domestiques notamment en incriminant la violence intrafamiliale et conjugale

Après différents exposés, s’en est suivi un échange entre les députées provinciales. Plusieurs d’entre elles ont dit accueillir ces recommandations. Cependant, elles ont souligné une préoccupation majeure: « Comment les faire parvenir au niveau de leurs assemblées parlementaires puisqu’étant minoritaires, leurs voix ne portent pas très fort ».
Par contre, elles prennent la responsabilité et l’engagement de mener une lutte afin que les droits de l’homme en RDC soient effectifs.

Signalons que les participants à ces assises sont venus des différentes provinces de la RDC notamment du Kasaï, Haut-Uele, l’ex Bandundu, Kasaï centrale, le bas-Uele et de Kinshasa.

Pour rappel, les recommandations formulées pour la RDC lors des forums antérieurs se regroupent en deux axes à savoir : “La femme et la paix et la sécurité” ainsi que “L’accès à la justice”.

S’agissant du premier axe, l’accent a été mis sur la nécessité de fournir des ressources suffisantes pour la mise en œuvre du deuxième plan d’action national visant à appliquer la Résolution 1325 du Conseil de sécurité et de garantir la participation des organisations féminines de la Société civile aux groupes de travail. Il y a aussi la Résolution 1820 du conseil de sécurité des Nations-unies et aussi surveiller et recenser les violences sexuelles et sexistes dans les zones de conflits et d’améliorer la collecte des données et statistiques fiables.

Pour ce qui est du deuxième axe sur l’accès à la justice, on a souligné l’importance d’accélérer l’adoption de la loi sur l’aide juridictionnelle pour faire en sorte qu’elle soit disponible et aussi dispenser aux responsables de l’application des lois une formation sur le droit des femmes .

Christelle LABU