Des barrières illégales ont été signalées ces derniers jours sur l’axe routier Mabambi–Kalundu–Molondo–Vuyinga, dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu. Des militaires des Forces armées de la RDC (FARDC) sont pointés du doigt, quelques heures seulement après des affrontements avec les miliciens Maï-Maï. Des voix s’élèvent pour dénoncer des arrestations arbitraires et appeler à une intervention urgente des autorités.
Vianney Kitswamba, activiste des droits humains et président du Comité local de protection communautaire (CLPC) dans la chefferie des Baswagha, contacté ce mardi 1er juillet 2025 par Le Journal des Nations, tire la sonnette d’alarme :
« Après les affrontements entre les FARDC et les Maï-Maï qui contrôlaient Kalondo, Molondo, Mabambi-Kibua et Maboya, les villages ont été libérés et sont désormais sous contrôle des FARDC. Pourtant, on observe la présence de plusieurs barrières militaires illégales. Rien qu’à Molondo, on compte au moins quatre barrières, et d’autres encore en allant vers Kalondo. C’est une situation préoccupante depuis la reprise de ces entités. »
L’activiste poursuit :
« Nous avons lancé plusieurs alertes auprès des autorités, y compris militaires. Mais la situation persiste. Pour franchir une barrière tenue par les FARDC, il faut donner quelque chose. Les déplacés originaires de Kalondo, Molondo, Kibua ou Mabambi ont du mal à rentrer chez eux. Leurs maisons sont pillées, ouvertes, parfois même inhabitées. Sur l’axe Buyinga–Musingiri, c’est particulièrement inquiétant. »
Arrestations arbitraires : une nouvelle inquiétude
À ces pratiques d’extorsion s’ajoute une autre source d’inquiétude : les arrestations arbitraires. Selon Vianney Kitswamba, plusieurs jeunes sont interpellés uniquement sur la base de leur apparence, soupçonnés sans preuves d’appartenir aux Maï-Maï ou aux Wazalendo.
« Il y a aussi des arrestations arbitraires de jeunes, simplement parce qu’ils ressemblent à des Maï-Maï ou à des Wazalendo. C’est incompréhensible », déplore-t-il, visiblement dépassé par la gravité de la situation.
Dans la chefferie des Baswagha, les populations civiles, déjà éprouvées par les récents affrontements, peinent à croire à un retour rapide à la normale. Entre barrières illégales, extorsions et abus, l’espoir d’une pacification durable s’éloigne. Les regards sont désormais tournés vers les autorités militaires pour une réponse rapide, claire et dissuasive.
Gloire TSONGO/Ituri