En visite de travail en République Démocratique du Congo la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies chargée des questions des violences sexuelles en période des conflits, Pramila Patten est arrivée le 08 juin à Kinshasa. Ce voyage s’inscrit dans un contexte de la recrudescence des violences sexuelles à l’Est du pays.
Représentante spéciale du SG des Nations Unies chargée des questions des violences sexuelles liées aux conflits, Pramila Patten se trouve également en RDC alors que le pays est dans une situation pré-électorale complexe aussi pendant la transition ou reconfiguration de la Mission des Nations Unes pour la Stabilisation en RDC (Monusco).
Lors de la célébration du 10éme anniversaire du communiqué conjoint sur la lutte contre violences sexuelles signé le 30 mars 2003 entre la RDC et les Nations, la Représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies ayant pris part jeudi 15 juin à cet événement.
Elle a dans son discours salué les progrès réalisés par la RDC tout en soulignant que les défis à relever dans cette lutte restent encore énormes au regard des nombres accrus des victimes à l’est du pays. Pramila Patten a présenté les rapports des différents acteurs du domaine qui décrivent de manière hallucinante l’ampleur du phénomène.
En guise d’exemple, elle fait savoir que du 17 au 30 avril 2023, les équipes de Médecins Sans Frontières MSF) ont soigné 674 victimes des violences sexuelles dans 6 sites des déplacés internes au Nord-Kivu.
Et d’ajouter : « Rien qu’au premier trimestre 2023, la Monusco a documenté 187 cas dans les provinces du Nord et Sud Kivu, de l’Ituri et de Maniema. En 2022, l’Unicef a rapporté plus de 38000 cas des violences basées sur le genre au Nord-Kivu. Pire, l’Unicef évoque une recrudescence des violences horrifiques contre les enfants avec des victimes de 3 ans abusés sexuellement ».
Pour la représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies, les violences sexuelles est l’une des formes des violences les plus dévastatrices sur les femmes et les jeunes filles, mais aussi sur les hommes et les garçons et les hommes.
Parlant des conséquences néfastes des violences sexuelles liées aux conflits, Pramila Patten a souligné : « Les cicatrices sont durables, les survivantes et survivants souffrent des blessures physiques, des traumatismes psychologiques, de la marginalisation socio-économique ainsi que de la discrimination et stigmatisation ».
Pramila Patten a lancé un appel crucial au gouvernement et parties prenantes afin d’assurer une assistante immédiate, adéquate aux les victimes des violences sexuelles et surtout de veiller au renforcement de la sécurité autour des camps des déplacés.
Christelle Labu