L’urgence du choléra est évitable (Déclaration)

À l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, célébrée mercredi 22 mars, le Comité directeur du Groupe de travail mondial sur la lutte contre le choléra (GTFCC) a fait une déclaration à travers laquelle elle explique la voie à suivre. L’eau potable, l’assainissement et l’hygiène sont les seules solutions durables souligne la déclaration pour mettre fin au Cholera. Voici l’intégralité de la Déclaration.

Le monde fait face à une recrudescence du choléra, touchant même des pays qui n’ont pas eu la maladie depuis des décennies. Des années de progrès contre cette maladie séculaire ont disparu. Si la situation est sans précédent, la leçon à tirer n’est pas nouvelle : l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène sont les seules solutions durables et à long terme pour mettre fin à cette urgence choléra et prévenir de futures.

Une vue des eaux polluées à la base du Choléra dans plusieurs régions

La situation mondiale du choléra est préoccupante, mais alors que nous célébrons aujourd’hui la Journée mondiale de l’eau et que la Conférence historique des Nations Unies sur l’eau commence à New York, le Groupe de travail mondial sur la lutte contre le choléra (GTFCC) appelle les pays et la communauté internationale à canaliser cette préoccupation vers une action concrète.

Premièrement, pour prévenir de futures épidémies, les pays ont besoin de solides systèmes de surveillance de la santé publique pour identifier et confirmer rapidement les cas de choléra, permettant une action immédiate. Les pays qui connaissent des épidémies généralisées en cours ont besoin d’un soutien immédiat pour suivre et faire face à la crise actuelle. Nous ne pouvons pas résoudre un problème que nous ne pouvons pas voir.

Deuxièmement, arrêter le cycle qui nous mène d’urgence en urgence en investissant dans l’eau, l’assainissement et l’hygiène (WASH). Lorsqu’il y a une épidémie de choléra, les intervenants se précipitent dans le savon et les comprimés de chlore, apportent de l’eau potable dans des camions et construisent des latrines temporaires pour empêcher la propagation de l’épidémie. Bien que ces actions sauvent sans aucun doute des vies, des investissements à plus long terme dans les infrastructures WASH peuvent prévenir les épidémies en premier lieu.

 Partout dans le monde, le choléra a été éliminé grâce à l’amélioration de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène de base – l’accès à ces éléments est un droit de l’homme internationalement reconnu.

Passer d’une réponse d’urgence à des améliorations à long terme est plus efficace, car si le choléra est un problème de santé, c’est avant tout un problème de développement.

Troisièmement, concentrer les efforts sur les points chauds du choléra. La lutte contre le choléra nécessite une approche ciblée centrée sur les points chauds – zones ou districts de santé où se concentrent les cas de choléra. Se concentrer sur les points chauds du choléra fait plus que doubler le retour sur investissement dans l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène : de 4,30 USD à 10 USD pour chaque 1 USD investi.

Quatrièmement, soutenir l’élaboration et la mise en œuvre de plans nationaux de lutte contre le choléra, y compris le budget alloué à WASH. Ces plans nationaux définissent les actions multisectorielles nécessaires pour une prévention et un contrôle durables du choléra, y compris l’utilisation de vaccins oraux contre le choléra, en plaçant les communautés au centre. 

La pauvreté, les conflits et les catastrophes continuent d’alimenter le choléra, désormais alimenté par le changement climatique. L’avenir présente de multiples défis, mais au moins pour le choléra, nous avons la réponse : l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène dans les points chauds du choléra. Des investissements urgents et ciblés nous y mèneront.