Si d’autres paroisses catholiques à travers la ville province de Kinshasa n’ont pas pu répondre à l’appel du Comité laïc de coordination -CLC- concernant la marche anti-Kabila ce dimanche 21 janvier 2018 par peur des répressions musclées des forces de sécurité, la cathédrale Notre Dame du Congo, dans la commune de la Gombe par contre a fait preuve de bravoure.
Pour déjouer la stratégie des forces de l’ordre de les retenir dans l’enceinte de la paroisse, ces vaillants fidèles, accompagnés de non catholiques, conduits par le curé Espérance Boyindombe, ont fini la messe un peu plus tôt, aux environs de 08h00, l’heure de sortie inhabituelle pour la première messe dominicale. Ce qui faisait d’ailleurs la particularité même de ce jour du dimanche déterminant, jour de la marche pacifique où ces catholiques de la Nodaco ont réussi, très librement, à faire plus de 200 mètres de marche. Un parcours du reste réussi, s’il faut s’en tenir à l’action.
Arrivés vers la maison communale de Lingwala, ces paroissiens, aux côtés de leurs dirigeants, ont été empêchés d’avancer par les éléments de la police. Sur odre du curé, ils se sont tous mis à genoux implorant la miséricorde de Dieu. À la grande surprise de tous, le commandant de la ville, le général Sylvano Kasongo est apparu avec sa suite bien armée. Kasongo s’est directement adressé au curé Boyindombe.
Pendant leurs échanges, le commandant de la police kinoise a demandé aux prêtres d’abandonner les fidèles dans la rue et de retourner seuls à la paroisse. Réponse du berger à la bergère, le curé a catégoriquement refusé. « Je suis sorti de l’église avec eux, je ne peux jamais les laisser dans la rue seuls, je dois retourner avec… », lâche le curé.
En effet, ce que voulait le curé était aussi simple que « bonjour ».
Puisque le général ne voulait pas qu’ils avancent jusqu’au point de chute, à savoir le rond-point Huileries, en bon berger il n’entendait pas abandonner ses fideles à la merci des represseurs, comme proposé par l’homme de la police.
En guise de riposte, la police a procédé excessivement au lancement des gaz lacrymogènes jusqu’au point que l’un d’eux a même reproché cette manière sauvage de faire les choses, puisqu’il était juste question de disperser les manifestants et non de les étouffer à mort…
Une action de repression qui est vite passée des lacrymogènes à des tires à balle reelle. Au grand étonnement de plus d’un, pendant que les fidèles suffoquaient à mort, c’est alors que les éléments de la police ravissaient leurs sacs et téléphones à l’œil nu, l’on se demandait si cela faisait aussi parti des consignes, puisque ces extorsions s’opéraient en présence du commandant en chef.
JDN