En visite à Kinshasa, le chef de la diplomatie belge, Maxime Prévôt plaide pour remettre la crise de l’Est de la RDC au cœur de l’agenda européen.
Le vice-Premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, des Affaires européennes et de la Coopération au développement, Maxime Prévôt, a été reçu ce mardi à la Cité de l’Union africaine par le Président Félix Antoine Tshisekedi.
À l’issue d’un entretien de près de deux heures, le chef de la diplomatie belge a réaffirmé l’engagement ferme de son pays, et plus largement de l’Union européenne (UE), aux côtés de la République Démocratique du Congo dans ses efforts de paix. Maxime Prévôt a déclaré avec gravité que la Belgique entend remettre le conflit militaire qui secoue l’Est du pays « au cœur de l’agenda européen ».
« La Belgique reste extrêmement préoccupée par les atrocités qui se déroulent dans l’Est du Congo. Nous avons salué les efforts réalisés par Washington et Doha pour esquisser les contours d’une paix potentielle dont la population a urgemment besoin », a-t-il affirmé. Mais il a regretté que, malgré les accords signés, la réalité sur le terrain reste dramatique : « Le mois qui s’est écoulé depuis la signature est probablement l’un des plus meurtriers« .
Le ministre belge a dénoncé la persistance des violences, des viols et des massacres, tout en alertant sur la montée en puissance du M23, accusé de s’installer durablement, de mettre en place sa propre administration et de saper l’autorité des institutions locales. « Ce n’est pas acceptable ! », a-t-il martelé.
Tout en saluant les initiatives régionales et internationales, Maxime Prévôt a insisté sur la nécessité de maintenir la mobilisation internationale et d’accompagner les démarches diplomatiques par un dialogue interne en RDC. « Il est essentiel d’envoyer aussi des signaux internes forts en faveur de la paix et de la stabilité », a-t-il estimé.
Il a enfin annoncé son intention de porter à nouveau la question de la crise humanitaire dans l’Est du Congo devant les prochains Conseils européens des Affaires étrangères, afin d’éviter que cette situation ne sombre dans l’oubli au profit d’autres priorités.
Cette visite, la deuxième du ministre belge en RDC en quatre mois, s’inscrit dans une tournée politique et humanitaire en Afrique centrale et orientale. Après Brazzaville, Kinshasa et Lubumbashi, Maxime Prévôt doit poursuivre son voyage au Kenya pour aborder la crise humanitaire en Éthiopie.
Il était accompagné de l’ambassadrice de Belgique en RDC, de l’envoyé spécial pour les Grands Lacs, Marc Pecsteen, et de son conseiller pour l’Afrique, Thomas Stevens.
Christiane EKAMBO