Meurtre de la journaliste Charline Kitoko Sifa: AFEM, des professionnels des médias et les OSC dans la rue pour réclamer justice

Ce mercredi 26 janvier 2022 à Bukavu les professionnels des médias et ONG de défense des droits humains ont organisé une marche pacifique châpeautée par l’Association des Femmes des Médias (AFEM).

Vue d’un message « Que les papa cessent de taper leurs femmes », lors de la marche pour le meurtre de la journaliste Charline Kitoko Safi

Objectif: « Exiger une justice équitable à l’égard du meurtre de la journaliste Charline Kitoko Safi de Vision Shala Télévision sous station de Kamituga en territoire de Mwenga ». 

Charline Kitoko Safi est décédée à l’âge de 21ans suite aux coups et blessures administrés par son époux en date du 05 janvier dernier à Mwenga. La défunte a laissé une orpheline de 2ans.

Vêtus en noire, les manifestants portaient des calicots à la main sur lesquels ont pouvait lire des messages d’indignation et de réclamation d’une justice équitable. « Un bon mari ne tape pas sa femme » ,  » halte aux violences conjugales « ,  » le féminicide est inacceptable », c’est la kyrielle des messages inscrits sur les différents calicots.

La marche est partie du bureau de l’AFEM jusqu’au gouvernorat de province ensuite au palais de justice. Le cortège a eu comme point l’Assemblée provinciale où le mémorandum a été lu et déposé entre les mains des autorités compétentes.

« Pour la paix et la sécurité de la femme, la RDC a ratifié plusieurs textes et instruments juridiques internationaux parmi lesquels la déclaration universelle des droits de l’homme, la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme, la résolution 1325 et le protocole de Maputo, la déclaration de Kampala sans oublier la politique de la tolérance zéro contre les violences basées sur le genre proclamée par le Chef de l’Etat et ceci aux côtés de toutes les lois nationales. Ce qui signifie qu’on ne devrait plus assister impuissamment aux violences domestiques et conjugales faites à l’égard des femmes », peut-on lire dans ce mémorandum lu par Solange lwashiga, coordonnatrice de caucus des femmes.

Julienne Baseke, coordinatrice de AFEM a estimé que c’est inadmissible que les femmes deviennent la proie des violences en ces mots: « Nous condamnons avec énergie et nous fustigeons cet acte dramatique dont a été victime notre consœur Charline kitoko assassinée par son mari ».

Et de souligner :« A l’heure actuelle, notre structure est entrain de mener des actions de sensibilisation pour encourager les femmes à embrasser les secteurs des médias. Et un tel drame surgit en ce moment, c’est une façon de décourager les femmes journalistes à s’engager dans le secteur. Cela va créer une sorte de peur dans le chef des femmes journalistes, une sorte de psychose et nombreuses surtout au niveau des territoires seront découragées ».

En réponse aux révendications sus-évoqués, Musafiri Denis, directeur du parquet général affirme que le mari est déjà placé sous mandat d’arrêt provisoire et le procureur général a instruit le procureur de la ville de Kamituga d’envoyer le dossier en fixation devant le tribunal de Kamituga et qu’ils attendent que le juge se prononce quant à ce.

Par la même occasion, l’assemblée provinciale à travers son raporteur provincial Amani kamanda Jaques, dit condamner cet acte et promet d’accompagner l’action de la femme du Sud-Kivu jusqu’à ce que l’auteur soit punis par la loi.

Justine HULIKI/ Sud-Kivu/ Journal des Nations