L’affaire Cheikh Touré, du nom de ce jeune gardien de but sénégalais tragiquement décédé au Ghana, continue de révéler de nouveaux éléments troublants. Le Département régional des enquêtes criminelles (CID) de la région d’Ashanti a livré les premiers résultats de son enquête, selon des informations rapportées par le quotidien Libération.
Cheikh Touré avait quitté le Sénégal dans l’espoir d’une carrière professionnelle à l’étranger, après avoir été contacté par de prétendus recruteurs de clubs ghanéens. Mais derrière ces promesses se cachait un réseau d’escrocs spécialisés dans le trafic de jeunes footballeurs africains.
Selon les enquêteurs du CID, le jeune sportif aurait été piégé, dépouillé et finalement tué, avant que son corps ne soit déposé à la morgue par un individu se présentant comme son frère.
L’homme en question, identifié sous le nom de « Issah » (probablement Issa), est désormais le suspect numéro un de l’enquête. Dans un rapport préliminaire cité par Libération, la police ghanéenne indique : « Le défunt a été déposé à la morgue par un individu nommé Issah, qui a affirmé être son frère ».
Mais cette version a rapidement été démentie : Cheikh Touré était fils unique, sa seule sœur étant décédée il y a plusieurs années.
Toujours selon les sources policières, Issah aurait conduit Cheikh Touré à l’hôpital gouvernemental de Manhyia le 16 octobre 2025, en expliquant qu’il avait été victime d’un accident. Les ravisseurs auraient ensuite parlé de « choc » pour justifier son état de santé auprès de la famille.
Pourtant, les dossiers médicaux montrent que le jeune footballeur était déjà mort à son arrivée, présentant de multiples blessures abdominales, contredisant la version fournie par Issah.
Ces contradictions laissent penser à une mise en scène préméditée destinée à maquiller un homicide.
Le CID d’Ashanti a lancé un appel à témoins pour retrouver le mystérieux Issah, en fuite depuis la découverte du corps.
« Tous les efforts sont déployés pour faire la lumière sur cette affaire et traduire les responsables en justice », a déclaré un responsable de la police régionale cité par Libération.
L’affaire Cheikh Touré, qui suscite une vive émotion au Sénégal comme au Ghana, met en lumière le fléau des réseaux de faux agents sportifs, responsables de nombreuses tragédies parmi les jeunes footballeurs africains en quête d’un avenir meilleur.
Rédaction/Journal Des Nations
