Présidentielle au Cameroun : Paul Biya donné vainqueur, l’opposition crie à la fraude

Paul Biya, président du Cameroun

La Commission nationale de recensement des votes (CNRV) a annoncé, lundi, que le président sortant Paul Biya arrive en tête de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, avec un score estimé entre 53 et 54 % des suffrages. Ces résultats provisoires restent à confirmer par le Conseil constitutionnel, chargé de la validation finale du scrutin.

Âgé de 92 ans et à la tête du Cameroun depuis plus de quatre décennies, Paul Biya devancerait son principal adversaire, Issa Tchiroma Bakary, 72 ans, ancien ministre ayant quitté le gouvernement en juin dernier. Ce dernier obtiendrait, selon la CNRV, 35 à 36 % des voix.

Mais Issa Tchiroma rejette catégoriquement ces chiffres. Dans une vidéo diffusée dimanche sur les réseaux sociaux, il affirme disposer de procès-verbaux prouvant sa victoire avec 60 % des suffrages. « Notre victoire est claire. Elle doit être respectée », a-t-il déclaré, appelant le régime à « accepter la vérité des urnes ou plonger le pays dans le chaos ».

Le gouvernement camerounais a rapidement réagi. Dans un communiqué, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a fustigé « l’attitude irresponsable et arrogante » du candidat de l’opposition, qualifiant ses propos de « démarche conspirationniste et anti-républicaine ». Le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti présidentiel, a pour sa part dénoncé « un grotesque canular » et une « tentative de manipulation de l’opinion ».

Sur le terrain, la tension reste vive. Des renforts de gendarmerie ont été dépêchés dans plusieurs grandes villes, notamment Garoua, Douala et Yaoundé, alors que des manifestations de partisans de l’opposition ont déjà entraîné des heurts. À Dschang, une permanence du RDPC a été incendiée dans la nuit de dimanche à lundi.

Le Conseil constitutionnel doit proclamer les résultats officiels dans les prochains jours, dans un climat politique déjà marqué par la méfiance et la crispation.

Rédaction /Journal Des Nations

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