Nord-Kivu : le Ministère de l’ESU suspend les activités académiques et para-académiques à l’IBTP Butembo

En RDC, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) a suspendu les activités académiques et para-académiques au sein de l’Institut du Bâtiment et Travaux Publics (lBTP) implantée dans la ville de Butembo, au Nord-Kivu.

L’arrêté ministériel portant « suspension » a été signé le 15 novembre 2024 par Jean-Lucien Busa, Ministre du Portefeuille en lieu et place de la Ministre de l’ESU en mission.

Dans le document officiel consulté par journaldesnations.net mercredi 20 novembre, Jean-Lucien a motivé la décision par deux raisons majeures.

Il s’agit, d’une part : « du climat qualifié de « malsain persistant » qui règne actuellement dans cet établissement d’enseignement, entraînant un dysfonctionnement auquel le Comité de Gestion n’y apporte pas de solution », lit-on dans l’arrêté.

Et de poursuivre : et « des dénonciations faites par les membres de différents corps de cet établissement ainsi que certains incidents qui ont plongé cette institution étatique dans une paralysie de fait de ses activités ».

Par ailleurs, le Ministre du Portefeuille a annoncé la mise en place des mesures idoines pour rétablir le bon fonctionnement de cette institution publique par l’autorité de tutelle à l’issue « d’une mission d’enquête diligentée pour la cause. »

La mesure de suspension tombe alors que les cours venaient de reprendre dans cette institution publique, il y a une semaine, après deux mois de grève déclenchée par le syndicat des enseignants, qui exige le départ du Directeur Général accusé des malversations financières. Cette institution est réputée pour ses troubles à répétition.

Mercredi 18 septembre 2024, des étudiants de l’IBPT avaient manifesté violemment dans plusieurs coins de Butembo afin de demander la reprise des cours. Lors des manifestations spontanées, ces derniers avaient causé d’énormes dégâts humains et matériels poussant les services de sécurité à procéder à des interpellations.

Dix apprenants et leur Secrétaire Général Académique avaient alors été poursuivis puis condamnés à des peines allant de 12 à 30 mois, car reconnus coupables des infractions « de destruction méchante et de coups et blessures volontaires » par le Tribunal de Grande Instance. Début novembre, les étudiants condamnés ont bénéficié d’une liberté provisoire décrochée à la cour d’appel de Goma.

Djiress BALOKI/ Nord-Kivu

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