Arrêté le dimanche 7 octobre 2018 par l’Agence nationale des renseignements -ANR- Butembo au Nord-Kivu, le Professeur Mughendi Nzereka Nissé est accusé d’avoir pris des connections avec les rebelles des Forces démocratiques alliées -ADF- en interrogeant les rescapés dans le cadre de ses recherches scientifiques sur des questions sécuritaires dans cette Région.
En réaction à cette arrestation, le Professeur Mughanda indique que dans cette logique des faits, les services sécuritaires devraient même arrêter tous les familliers des rescapés et ceux qui leur ont parlé, car d’après cet enseignant des Relations Internationales dans plusieurs universités du pays, «cette accusation est illogique». «Nous travaillons dans la discrétion pour obtenir sa libération», annonce-t-il.
Les appels exigeant la libération du Professeur se multiplient
Pour la Coordination Provinciale de la Société Civile du Nord-Kivu, les menaces lancées à l’encontre de certains citoyens de la Région pourront avoir comme méfaits, l’asphyxie du développement du Nord-Kivu.
«Nous interpellons les services de sécurité de comprendre que ce qu’ils sont en train de mener comme menaces contre les habitants de cette Province, sont des actions qui risquent de compromettre le développement de cette contrée, mais aussi sans le savoir, ils sont en train de faciliter en le sachant ou non, à l’ennemi de la population», a déclaré Edgar Mateso Katembo,1er Vice-président de la Société Civile du Nord-Kivu.
Toutefois, Mateso s’inquiète du fait que par ce fait, les autorités veulent faire taire toute voix qui semble contraidire la version officielle en rapport avec les tueries de Beni.
«Maintenant que l’on commence à poursuivre les scientifiques pour raison de leurs recherches, ça peut porter à une suspicion que ces responsables auraient peur que les recherches aillent à leur implication dans la situation qui se passe au Nord-Kivu », a-t-il expliqué, tout en affirmant que les recherches sont indépendantes, neutres et désintéressées.
De l’autre côté, la coalition des étudiants, Mouvements citoyens et groupes de pression de Butembo annoncent des actions des grandes envergures dans le cas où le Professeur Mughendi Nissé ne recouvrira pas sa libération dans les 48 heures qui suivent.Ils l’ont fait savoir à travers une déclaration commune publiée la soirée de mardi 9 octobre en ville de Butembo.
«Que les étudiants évaluent d’abord si leur manifestation ne peut pas retarder le procéssus de sa libération. En tous cas, manifester c’est un droit qu’on exerce dans le cadre de ce que les lois prévoient»,a précisé ce mardi le Professeur Mughanda, porte-parole du Réseau des Associations des Professeurs du Nord-Kivu joint par Journal des Nations.
Ajoutons que le Professeur Mughendi Nissé est un enseignant des relations internationales dans certaines institutions universitaires du Pays.
Ce chercheur dans les questions de construction de la paix est auteur de plusieurs oeuvres, entre autres des conflits locaux à la guerre régionale en Afrique centrale: le Congo-Kinshasa oriental 1996-2007,50 ans de relations belgo-congolaises,les organisations régionales européennes et la gestion des conflits ainsi d’autres.
Djiress BALOKI depuis Butembo