Nord-Kivu: l’horreur des ADF se répète, dix civils massacrés à Manguredjipa dans le territoire de Lubero

Au moins dix civils ont été massacrés lors d’une nouvelle attaque attribuée aux rebelles ADF, affiliés à l’État islamique, survenue dans la matinée du mercredi 29 octobre 2025 sur les axes Manguredjipa–Ngwado et Fatua–Manguredjipa, dans le secteur de Bapere, au nord-ouest du territoire de Lubero (Nord-Kivu). Un carnage qui s’ajoute à d’autres incidents similaires enregistrés ces derniers mois, poussant de nombreux habitants à fuir leurs villages.

Selon la société civile locale, huit agriculteurs ont été décapités à Ngwado, localité située à moins de dix kilomètres au nord de Manguredjipa. Une autre personne a été tuée sur l’axe Fatua, tandis qu’un corps sans vie a été découvert la veille à Lingitani, sur le même tronçon routier.

L’information est confirmée par des sources administratives du secteur de Bapere, qui indiquent que la force conjointe FARDC–UPDF a lancé une poursuite des assaillants jusque dans les localités de Ngwado et Utiaba, où de violents affrontements ont été signalés dans la matinée.

Quelques blessés ont été acheminés à l’hôpital général de référence de Manguredjipa, tandis que les corps des victimes gisent encore à Ngwado, une zone difficile d’accès en raison des combats en cours, précisent les mêmes sources.

La résurgence des ADF, une rébellion ougandaise active en RDC depuis plusieurs décennies, ravive la psychose au sein de la population de Manguredjipa et de ses environs, déjà meurtris par une série d’attaques meurtrières. La veille encore, cinq personnes avaient été tuées dans le quartier Bandulu par les mêmes rebelles, rappellent les acteurs locaux.

D’après des informations de l’ASA, société suédoise spécialisée dans le suivi sécuritaire, les violences perpétrées par les Forces démocratiques alliées / Province de l’État islamique d’Afrique centrale (ADF/ISCAP) reposent sur un récit idéologique extrémiste destiné à justifier des atrocités de masse.

Ce récit, qualifié de « triade brutale » par les analystes, impose trois choix aux civils : « Se convertir à l’islam, payer une taxe de soumission (jizya), ou subir l’exécution ».

Dans les territoires de Beni et Lubero, cette stratégie a des conséquences dévastatrices : déplacements massifs de populations, insécurité chronique et fragilisation du tissu social. Les attaques récurrentes des ADF/ISCAP entravent aussi les opérations humanitaires, rendant l’accès aux victimes extrêmement difficile.

Djiress BALOKI/Nord-Kivu

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