La plus grande conséquence de la guerre menée à l’est de la RDC par les forces rwandaises est la détérioration de la vie humaine, pour ne pas dire le massacre des populations. Accompagné de son collègue de la Santé, Roger Kamba, le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, a indiqué, samedi, lors d’un briefing de presse spécial sur la situation sécuritaire à l’est du pays, que les conséquences de ce qu’il a appelé la barbarie sont avant tout sanitaires.
« Si l’on doit parler du bilan de ce carnage, il faut savoir que les premières conséquences de toute barbarie sont sanitaires. Cette crise aggrave encore la crise sanitaire dans cette partie du pays. Le nombre de malades ne cesse d’augmenter. En quatre jours de carnage, 773 décès ont été enregistrés dans les morgues et 2 880 blessés recensés dans les structures de soins. Les corps sont entassés dans les tiroirs des morgues. La Croix-Rouge signale la présence de corps putréfiés », a-t-il déclaré.
Il a aussi souligné l’intensification du désastre humanitaire dans cette région, où le nombre total de blessés depuis mars 2024 atteint désormais 5 949. « Ce chiffre est un minimum de ce qui s’est réellement passé », a précisé le porte-parole du gouvernement.
Relatant la souffrance actuelle de la population de Goma, le ministre de la Communication a fustigé l’attaque contre une maternité où des nouveau-nés ont succombé. Patrick Muyaya a déploré la triste réalité de la destruction du secteur de la santé à Goma : « Les capacités de chirurgie sont réduites et les hôpitaux reçoivent un nombre plus élevé de malades, sans compter la coupure d’eau et d’électricité. À cela s’ajoutent la fatigue et le stress dans lesquels travaille le personnel médical », a-t-il indiqué.
Le porte-parole du gouvernement a également exprimé sa solidarité et son indignation face au massacre des civils par l’armée rwandaise. Il a ajouté que des efforts sont déployés au niveau gouvernemental, en collaboration avec des organisations humanitaires, pour apporter une aide aux habitants de Goma. Il a enfin réitéré la détermination du gouvernement à libérer la ville et ses environs des mains de l’ennemi.
Blaise BOZENGE