À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée ce lundi 5 mai 2025 à Kinshasa, le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya Katembwe, a prononcé un discours marquant les avancées significatives réalisées dans le secteur des médias en République Démocratique du Congo. Devant différentes sommités de la République réunis à Congo Fleuve hôtel aux côtés d’environs 200 journalistes, et partenaires techniques et financiers, le ministre a salué l’engagement constant du président Félix Tshisekedi aux côtés des journalistes, soulignant que cet engagement a permis des progrès majeurs, notamment à travers la réforme du cadre normatif et institutionnel du secteur de la communication et des médias.
Il a rappelé que les États Généraux de la Communication et des Médias, tenus en janvier 2022, ont posé un diagnostic sérieux du secteur et esquissé des solutions pour permettre aux médias de s’adapter à l’évolution technologique.
Une avancée majeure de cette réforme est la promulgation de l’Ordonnance-Loi n°23/009 du 13 mars 2023, qui fixe les modalités d’exercice de la liberté de la presse, de l’information et de l’émission par les différents moyens de communication en République Démocratique du Congo. Cette loi vise à faire de la presse un pilier solide de la démocratie, des leviers de développement, de cohésion nationale et de souveraineté.
Parmi les mesures clés de cette réforme, on note :
- La révision de la loi sur l’exercice de la liberté de la presse, intégrant une nouvelle définition du journaliste et des conditions d’accès à la profession, adaptant ainsi le cadre législatif aux réalités contemporaines du métier.
- La dépénalisation partielle des délits de presse, consacrant l’obligation du droit de réponse avant toute saisine des juridictions.
- La requalification économique et structurelle de l’entreprise de presse, en l’intégrant pleinement dans le tissu productif national, tout en renforçant son indépendance, sa responsabilité et sa viabilité.
- L’allègement des charges fiscales et parafiscales pour les médias de proximité, associatifs, communautaires et confessionnels, afin de leur permettre de vivre, de se développer et d’atteindre les populations dans tous les coins du pays.
Le ministre a également annoncé que plusieurs textes réglementaires sont en cours de finalisation pour permettre aux médias de bénéficier pleinement des avantages de cette réforme. Parmi ces textes, on trouve un décret fixant les modalités pratiques applicables aux redevances, licences et autorisations pour les médias associatifs, communautaires et confessionnels. Il y a aussi un arrêté interministériel portant fixation des taux des droits, taxes et redevances à percevoir à l’initiative du Ministère de la Communication et des Médias; un arrêté fixant les modalités d’obtention du récépissé conférant le droit de publier ou de diffuser en qualité de média en République Démocratique du Congo et un autre arrêté déterminant les modalités pratiques, la procédure, les frais et la durée d’accréditation des professionnels des médias étrangers en République Démocratique du Congo.
Enfin, le ministre a annoncé que le projet de texte portant statut du journaliste congolais, destiné à remplacer l’Ordonnance-loi n°081/0012 du 2 avril 1981, est en voie de finalisation et sera prochainement soumis au Conseil des Ministres pour examen et adoption.
Cette réforme ambitieuse marque un tournant dans le paysage médiatique congolais, visant à renforcer la liberté de la presse et à garantir une information de qualité au service de la démocratie et du développement du pays.
Christiane EKAMBO