A l’ouverture de la session parlementaire de septembre, intervenue vendredi 15 septembre 2017, le président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku Ndjalandjoko, s’est affiché déterminé à conduire la RD-Congo à ratifier l’Accord de Paris sur le climat. «Je ne trouve aucun motif pouvant justifier la non ratification par la RD-Congo d’un instrument si important pour la sauvegarde de notre chère planète», a-t-il expliqué dans son discours inaugural.
En fin de l’année 2015, les parties prenantes à la Convention-Cadre des Nations unies sur le changement climatique -CCNUCC-, réunies en marge de la 21ème Conférence des parties -Cop 21- à Paris, ont adopté un accord contraignant sur le climat en vue d’épargner la planète terre des conséquences fâcheuses à laquelle elle est exposée.
A cette conférence, la RD-Congo a pris une part active du fait de son rôle très déterminant à jouer pour la sauvegarde de la planète terre, la seule, selon les scientifiques, réunissant les conditions pour abriter les âmes humaines. Adopté en décembre 2015 à l’issue des travaux de la Cop 21, l’Accord de Paris a été ouvert à ratification en avril 2016. Bien qu’entré en vigueur, cet accord n’a cependant pas encore été ratifié par la RD-Congo. Cette situation contrarie le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, qui, à la faveur de l’ouverture de la session parlementaire de septembre 2017, a réitéré son engagement pour conduire la RD-Congo à ratifier l’Accord de Paris.
«Je ne trouve aucun motif pouvant justifier la non ratification par la RD-Congo d’un instrument si important pour la sauvegarde de notre chère planète», a expliqué le speaker de la chambre basse du parlement. D’où son plaidoyer auprès du gouvernement quant à ce. «Dans le cadre de la mise en œuvre des engagements pris par les Etats signataires et compte tenu du rôle central que jouent nos forêts et autres ressources naturelles dans l’effort mondial pour la lutte contre le réchauffement climatique, jai, à plusieurs reprises, saisi le gouvernement en vue d’enclencher le processus de ratification dudit Accord», a-t-il précisé.
Puis : « Je voudrais encore ici appeler solennellement le Gouvernement, fort de nouvelles orientations reçues de son Excellence Monsieur le Président de la République, à accélérer le dépôt au Parlement du projet de loi autorisant la ratification de l’Accord de Paris et l’amendement de DOHA afin que leur examen figure parmi les priorités de la présente Session».
Priorité aux projets de la loi à caractère économique et financier
Dans un autre registre, Minaku a estimé que les préoccupations et les attentes économiques et sociales sont sérieusement pressantes. Il est évident que la crise économique actuelle impacte fortement sur le vécu quotidien des RD-Congolais. Il est clair qu’actuellement, l’économie RD-congolaise connait des sérieuses difficultés et fonctionne, a-t-il reconnu, dans un contexte de crise de plus en plus aiguë. «Pour contribuer à juguler cette crise, notre chambre législative s’emploiera d’abord à traiter avec diligence tous les projets de lois à caractère économique et financier mis ou qui seront mis à sa disposition durant cette Session de septembre 2017 afin de permettre au gouvernement de disposer de textes des lois nécessaires à l’accomplissement de ses objectifs socioéconomiques et à l’accroissement des recettes publiques», a dévoilé le président de l’Assemblée nationale.
Par ailleurs, Minaku a, au nom de toute la chambre basse du Parlement, salué et félicité la Commission électorale Indépendante -CENI- pour le travail très remarquable réalisé qui, dans un contexte politique, sécuritaire et économique particulier, a déjà procédé à l’enrôlement de près de 42 millions d’électeurs sur une prévision de plus ou moins 45 millions. «Une fois ce processus éminemment technique terminé, notre chambre accordera toute la diligence voulue à l’examen et au vote du projet de loi portant réparation des sièges par circonscription électorale en vue des élections législatives et provinciales», a-t-il rassuré.
Puis : «s’agissant du projet de loi modifiant et complétant la loi électorale, conformément aux engagements pris dans le cadre de l’Accord politique et global du 31 décembre dernier, il fera l’objet d’un examen au cours de cette Session, pourvu que le texte soit déposé par le Gouvernement dans les délais requis. Et nous veillerons à ce qu’il le soit».
Elections, seule issue fiable et royale pour sauver la jeune démocratie RD-congolaise
Au sujet du Conseil national de suivi de l’Accord -CNSA-, Minaku a rappelé la mission dévolue à cette institution d’appui à la démocratie, fruit de l’Accord de la Saint-Sylvestre, et a signifié que son installation a été faite conformément aux prescrits du paragraphe 2 du point VI.1 de l’Accord du 31 décembre 2016 et l’article 11 de l’Arrangement particulier, signé en avril 2017. Ces prescrits prévoient qu’en attendant l’adoption et la promulgation de la loi organique, le CNSA est installé et fonctionne sur base des dispositions de l’Accord, de l’Arrangement particulier et de son Règlement intérieur provisoire.
Il est convaincu qu’à ce jour, la seule issue fiable et royale pour sauver la jeune démocratie RD-congolaise demeure indubitablement l’organisation des élections tant attendues. Ainsi, il a invité les différentes parties prenantes au processus électoral à ne pas reproduire le même refrain sur notre scène ni les mêmes polémiques d’avant décembre 2016. «Créons plutôt, chaque jour qui passe, un cadre clair, limpide et irréversible menant vers les élections dans un délai raisonnable», a appelé Minaku, non sans exhorter toutes celles et tous ceux qui sont concernés dans la mise en œuvre du processus électoral en cours à s’y impliquer activement. «Je les invite à prêcher par l’exemple, la juste mesure et le juste équilibre toutes les fois des écueils se dresseront contre l’objectif poursuivi. Et cet objectif consiste principalement en l’organisation des élections générales et crédibles dans un délai accepté, sans précipitation inconsidérée, c’est-à-dire en conciliant judicieusement les précisions d’ordre temporel et les contraintes d’ordre technique», a-t-il martelé.
Consolider l’unité nationale. Et d’interpeller : «rien ne serait contreproductif que de rallumer les braises de nos divergences là où nous devons nous battre pour consolider les passerelles menant vers les points qui nous rassemblent. Rien ne serait aussi contreproductif que de vouloir semer l’anarchie et le chaos là où il faut consolider ensemble un processus électoral qui, à tout point de vue, est inexorable et incontournable».
Partant de cette interpellation générale, le speaker de l’Assemblée nationale a estimé qu’après avoir vu plusieurs de ses filles et fils tombés, dans des bains de sang, sous les feux de la haine et de la barbarie, la RD-Congo n’a plus de place que pour la paix et rien que la paix. «J’invite ceux des hommes politiques qui envisagent l’option de recourir à tort à la guerre et autres insurrections pour parvenir aux responsabilités politiques de revoir leurs calculs et de s’inscrire, de bonne foi, de manière absolue et définitive dans la logique du processus démocratique, à savoir l’organisation des élections », a lancé Minaku.
Laurent OMBA/AfricaNews