RDC: 15 cas de torture enregistrés à Kinshasa au courant de 2021 au premier semestre 2022 (Monitoring OSC).

« Même si quelques progrès sont enregistrés, la torture persiste encore en RDC ». Ce constat a été fait ce mercredi 6 juillet au cours du point de presse organisé ce mercredi 6 juillet au Chapiteau de l’hôtel Pullman à Kinshasa. Le gouvernement congolais a choisi ce jour pour célébrer la Journée internationale de soutien aux victimes de torture.

C’était une occasion pour faire un tour d’horizon de la problématique de la torture en RDC. Conscient de la nécessité de lutter contre tous les actes et les auteurs de torture, le gouvernement en collaboration avec le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a planché sur la situation à travers un point de presse et une table ronde tenus en présence du ministre des droits humains, Albert Fabrice Puela.

C’est Me Henri Wembolua, président de l’Ong Alliance pour l’Universalité des Droits Fondamentaux (AUDF) qui a donné les couleurs de la situation. Il est intervenu au cours du point de presse qui a inauguré le premier volet de cette activité.

 » Si une accalmie s’est observée à la lueur de la transition pacifique, la torture continue d’être utilisée en RDC »,

a regretté Me Henri Wembolua, également avocat aux Barreaux de Kinshasa-Matete.

Au cours de son adresse à la presse, il a présenté le résultat partiel du monitoring des Organisations de la société civile (OSC) établi pour la période 2021 jusqu’à ce jour. Au total, 15 cas de tortures ont été enregistrés à Kinshasa et 2 défenseurs des droits de l’homme ont connu la mort. Le président de l’Ong AUDF a fait savoir que ce rapport est un travail préliminaire qui dépeint une situation qui n’est pas exhaustive pour l’ensemble de la République.

Il a haussé le ton et a dénoncé certains dérapages qui sont au cœur des actes de torture. Il a mis en exergue la résurgence des actes de torture commis par les services de sécurité à l’instar de l’Agence nationale de Renseignement ( ANR) et la police Nationale congolaise (PNC), la détention prolongée des enfants dans les milieux carcéraux et la passivité des organes judiciaires pour ne citer que ces quelques cas.

Les solutions à toutes ces infractions, Me Henri Wembolua les trouve dans le plaidoyer de la société civile pour la mise en œuvre des observations finales du Comité contre la torture. Faisant l’économie de ce plaidoyer, le président de Alliance pour l’Universalité des Droits Fondamentaux a retenu entre autres les recommandations suivantes:
– modification de la législation en matière de la lutte contre la torture;
– contrôle systématique du temps de la garde à vue ( pas au au-delà de 48h);
– strict tenue des registres pénitenciers;
– veillez à la durée de la détention préventive ainsi que la fermeture des lieux de détention non officiel.

Pour rappel, l’infraction de torture ne peut être commis que par un agent public de l’état. L’agent de l’état peut être reconnu coupable non seulement lorsqu’il pose des actes de torture, mais aussi lorsqu’il s’abstient d’agir pour stopper la souffrance aigüe de la victime.

Christiane MUNOKI EKAMBO