RDC : 29 organisations africaines des droits de l’homme exigent la libération de 13 militants de la Lucha à Beni

Vingt-neuf (29) organisations de défense des droits humains (DDH) déplorent le retard, d’un mois dans le rendu du verdict des 13 militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement, (Lucha) de la ville de Beni (Nord-Kivu) à l’Est de la RDC.

Dans une déclaration conjointe mercredi 9 mars 2022, ces activistes rappellent que le Tribunal militaire de garnison de Beni devrait se prononcer dans les 30 jours suivant l’audience finale, au plus tard le 8 février.

« Ce retard injustifié est une violation du droit des 13 défenseurs à un procès équitable et à une procédure régulière, tel que proclamé par la Commission africaine des droits de l’homme… », lit-on dans leur document parvenu jeudi à journaldesnations.net.

C’est pourquoi : « Nous exhortons les autorités congolaises à abandonner sans conditions les charges et à libérer les 13 DDH de LUCHA, privés de liberté depuis 4 mois », plaident ces organismes.

Contexte de leur détention

Ces jeunes avaient été arrêtés lors d’une manifestation pacifique, puis détenus le jeudi 11 novembre 2021. Leur action visait à « dénoncer la poursuite des tueries de civils malgré la proclamation de l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri, deux provinces en proie à l’activisme des groupes armés ».

« Les 13 militants sont jugés en vertu du code pénal militaire, un processus qui sonne l’alarme en raison de la sévérité potentielle du verdict du tribunal militaire », estiment-ils. Et d’ajouter : « Ils sont poursuivis pour insurrection, incitation à la révolte et désobéissance à la loi en vertu de l’article 137 du code pénal militaire ». Dans les lignes du même document, ils alertent sur la détérioration de la santé de trois de leurs « en raison des mauvaises conditions de détention ».

« Ils ont été admis dans un établissement médical local, mais leur état reste alarmant et nécessite des soins médicaux adéquats ».

Depuis la déclaration de l’état de siège en mai 2021, plus de 21 militants de la LUCHA ont été arrêtés pour avoir dénoncé la continuité des massacres des civils dans cette partie de la RDC.

Les Organisations signataires sont : Action 54 Soudan, Actions et initiatives de développement pour la protection de la femme et de l’enfant (AIDPROFEN), Agir ensemble pour les droits humains (AEDH), Association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO), Association d’actions de paix et de développement communautaire (APADEC), Association pour le développement et initiatives paysannes (ASSODIP), Broederlijk Delen, Initiative Bunge Mashinani, Coalition des défenseurs du Kenya, Haki Afrique, IDAY-International, Justice et Paix, PAX, Pax Christi International, Protection et solidarité pour ne citer que celles-là.

Djiress BALOKI/ Nord-Kivu/ Journal des Nations