RDC : « Au moins 9 civils tués par jour au Nord-Kivu et en Ituri », alerte la Lucha

Le Mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) ne cesse de décrier la recrudescence des violences armées et des conflits, malgré l’instauration de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri depuis le 6 mai dernier.

Dans son communiqué de presse publié samedi 27 novembre en ville de Butembo (Nord-Kivu), la Lucha révèle un bilan de « plus de 1600 civils tués dans les provinces sous état de siège soit une moyenne de 9 civils chaque jour, 64 véhicules, 32 motos et 437 maisons incendiés ». Ces incidents couvrent une période de plus de 6 mois.

«Le paradoxe est que cette mesure de l’État de siège continue à être prorogée sans aucune évaluation sérieuse et participative », déplore le mouvement.

Dans le lot des recommandations, ces activistes demandent au chef de l’état congolais, Félix Tshisekedi « d’écarter de la chaîne de commandement de l’armée, de la police et des services de renseignements les officiers et militaires soupçonnés de violations graves de droits humains, de connivence avec les groupes armés ou de trafics divers et les mettre à la disposition de la justice ».

En outre, ils souhaitent que l’assemblée nationale mène une évaluation de l’État de siège. « Elle doit être transparente, sans complaisance et avec la participation des populations affectées, afin d’identifier les vrais remèdes aux tueries, à l’insécurité et aux violences armées à l’Est de la RDC », plaident-ils.

Depuis la mise en place de ce régime exceptionnel, les autorités militaires affirment avoir intercepté des centaines de rebelles ainsi que leurs collaborateurs. C’est dans ce contexte que la Lucha réclame pour la énième fois la tenue « le plus vite possible des audiences publiques pour juger tous les capturés présumés ADF, des rebelles ougandais cités dans le drame sécuritaire dans cette partie du pays ».

«Ces audiences permettront l’identification officielle des tueurs de Beni et Ituri afin de ne plus faire recours au concept de honte « présumés ADF » », lit-on dans le même document.

Djiress BALOKI/ correspondant au Nord-Kivu