Au moins 188 000 autres personnes ont été obligées d’abandonner leurs domiciles depuis le 20 octobre dernier à la suite de la reprise des affrontements entre les forces armées congolaises et les rebelles du M23 dans le territoire de Rutshuru en Province du Nord-Kivu, dans la partie Est de la République Démocratique du Congo.
Ce qui porte à « au moins 237 000 le nombre de personnes poussées sur la rue depuis le début des hostilités en mars 2022 entre les deux parties », a déclaré jeudi 10 novembre dans un communiqué de presse, le Coordonnateur humanitaire en (RDC).
« Plus de 76 000 enfants ont vu leur scolarité interrompue. Près de 54 pour cent des personnes déplacées vivent au sein de familles d’accueil, tandis que des milliers d’autres occupent des écoles, des hôpitaux, des églises et autres sites improvisés », a indiqué Bruno Lemarquis.Dans ce document parvenu à journaldesnations.net vendredi, les agents humanitaires regrettent du fait que ces attaques ont également visé non seulement des civils mais aussi des infrastructures civiles, telles que des structures de santé, qui sont des lieux protégés.
« Il est important que ces violences s’arrêtent afin que les civils puissent entamer un retour et reprendre le cours de leurs vies. Face à l’ampleur des besoins, les partenaires s’efforcent d’intensifier la distribution de l’aide pour réduire les souffrances de la population déplacée », a martelé Lemarquis.
Plusieurs territoires de la Province du Nord-Kivu sont plongés dans une situation humanitaire « très complexe et dégradée » causée des milices locales et étrangères. Un calvaire décrié aussi dans d’autres provinces telle que l’Ituri sous administration militaire et policière comme le Nord-Kivu suite à la flambée des violences armées.
« A elles seules, les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu abritent 64 pour cent des 5,7 millions de personnes déplacées internes dans le pays. Elles abritent également le plus grand nombre d’acteurs humanitaires qui chaque jour, œuvrent pour apporter de l’aide aux populations affectées par la violence », a-t-on lu dans le communiqué.C’est dans ce contexte que le coordonnateur du bureau humanitaire plaide pour le respect : « des droits de l’homme, le droit international humanitaire notamment la protection des civils et des infrastructures civiles, ainsi que les principes d’humanité, d’impartialité, de neutralité et d’indépendance qui régissent l’action humanitaire ».
Pendant ce temps, des affrontements sont toujours signalés dans le territoire de Rutshuru entre les soldats congolais et des combattants du M23 appuyés militairement par le Rwanda, selon des rapports établis par les autorités congolaises et des experts de l’ONU. Des allégations rejetées « sans cesse » par le pouvoir de Kigali.
Djiress BALOKI/ Nord-Kivu/ journaldesnations.net