RDC: La Rumba mise en valeur dans une matinée scientifique en communications sociales à l’UCC

Ce mercredi 23 janvier, la Faculté des Communications Sociales de l’Université Catholique du Congo a organisé sa toute première matinée scientifique sur la Rumba dans le but de mettre en valeur ce patrimoine commun ainsi que les opportunités de recherche qu’il offre aux apprenants et chercheurs de la faculté. Cette matinée qui a connu la participation des étudiants et enseignants de la faculté a été centrée sur la construction des imaginaires sociaux et l’économie de la rumba au temps du numérique.

Dans son de circonstance, le doyen de la faculté, le professeur Abbé Paul Nzinga a fixé le cadre des échanges en ces termes: “Symbolisant notre histoire, notre identité, la rumba est foncièrement ce qui nous constitue et nous re-constitue. Ses mélodies, ses rythmes, ses rimes autant que ses couplets et chorégraphies riches d’émotions composent intrinsèquement notre ontologie”.

Il a par ailleurs, émis le voeu que ce forum scientifique, sous un format beaucoup plus élaboré, puisse permettre l’exposition de nombreux travaux scientifiques dirigés sous les soins méticuleux des professeurs de la faculté afin de mettre en valeur la portée sémiotique des recherches.

Les débats de cette journée scientifique ont été animés tour à tour par M. Léon Tsambu, professeur d’université et membre de la commission pour la valorisation de la Rumba ainsi que M. Léon-Martin Mbembo, professeur de sémiotique au sein de la même faculté.

Le premier s’est focalisé sur la “La Rumba et la fabrique des imaginaires sociaux” en les appréhendant comme des représentations liées aux produits et aux artistes et à la perception des publics. Car pour lui, “la rumba façonne la conscience historique” et demeure au coeur des perceptions mitigées et ambivalentes qui considèrent les acteurs de la rumba tantôt comme des héros civilisateurs, tantôt comme mythologies modernes ou encore comme des jouisseurs, des voyous, etc.

Au bout du compte, dans leur pratique propre comme dans leur être, les artistes devront promouvoir les programmes sociaux, des valeurs et valoriser encore plus, par leurs chansons et leur danse, les dimensions culturelles de ce patrimoine culturel immatériel de l’humanité, a recommandé Léon Tsambu.

Le deuxième conférencier a, quant à lui, emmené les participants à un périple historique et évolutif de l’économie de la Rumba congolaise. Léon Mbembo a divisé en quatre phases cette économie qui a subi des mutations vertigineuses grâce au numérique. En effet, le disque vinyle, la bande cassette autant que le CV ont été secoués par les streams au début des années 2000.
Cependant, a-t-il renchéri, la piraterie, la fracture numérique, le déficit de formation à l’outil tout comme la résistante à ce changement, empêchent certains artistes à profiter de l’accessibilité, des marchés, et d’opportunités de promotion qu’offrent les plateformes numériques.

Après des échanges qui ont émerveillé l’auditoire, les participants ont exprimé leur satisfaction et ont demandé de perpétuer cette initiative. C’est le cas d’un groupe d’étudiants de Master 2 venus approfondir leur connaissance de la sémiotique.

Notons également que le comité organisateur avait réussi à inviter l’artiste Hugues But na filet, connu pour ses rythmes emballants, la caresse de sa voix ainsi que la portée sensibilisatrice de sa musique. L’artiste qui était très motivé d’être proche, selon son proche collaborateur, Yves Mfumukanda, s’est finalement confronté aux problèmes de santé.

Cette matinée s’est clôturée par un repas d’ensemble offert aux participants par les services de la faculté.

La rédaction

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