La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) rejette fermement les allégations de l’Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 mars (M23), selon lesquelles la Mission de la SADC en République démocratique du Congo (SAMIDRC) aurait participé à des opérations militaires conjointes ayant visé, le week-end dernier, ses positions dans la ville de Goma, au Nord-Kivu. La SADC exprime son inquiétude face à ces accusations et rappelle que la SAMIDRC procède actuellement à un retrait structuré et coordonné de la RDC.
Dans un communiqué publié samedi 12 avril, l’AFC/M23 accuse la SAMIDRC d’avoir apporté un appui aux Forces armées de la RDC (FARDC), aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ainsi qu’aux jeunes patriotes Wazalendo, dans le but de reprendre le contrôle de Goma.
Dans sa note de mise au point, la SADC répond : « Ces affirmations sont à la fois inexactes et trompeuses ». Elle précise que « la SAMIDRC procède actuellement à un retrait structuré et coordonné de la RDC, conformément aux directives du Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la SADC ».
Les autorités congolaises, qui nient également toute implication dans ces attaques meurtrières, ont annoncé samedi un bilan de plus de 50 morts et de nombreux blessés. « Le communiqué de l’AFC/M23 est fabriqué de toutes pièces. Il s’agit d’un scénario monté non seulement pour camoufler et justifier les tueries quotidiennes de civils à Goma, mais aussi, et surtout, pour manipuler l’opinion et satisfaire des appétits criminels », a déclaré dimanche le porte-parole de l’armée congolaise.
Dans ce climat d’instabilité, la SADC exhorte toutes les parties prenantes au conflit à « agir de manière responsable, à s’abstenir de toute désinformation et à œuvrer collectivement à la désescalade et au rétablissement de la paix dans la région ».
Déployée à la mi-décembre 2023 au Nord-Kivu, en réponse à l’escalade de la violence orchestrée par le M23, la SAMIDRC a vu son mandat prendre fin le 13 mars 2025, lors d’un sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la SADC. Cantonnée à Goma et dans ses environs, la force régionale était composée de soldats du Malawi, d’Afrique du Sud, de la République-Unie de Tanzanie, ainsi que des éléments des FARDC, dans le but de contribuer à la pacification des zones en proie aux exactions des groupes armés, notamment le M23, soutenu par Kigali.
La SADC réaffirme son engagement envers les accords conclus lors de la réunion consultative du 28 mars 2025 à Goma entre la SADC et les dirigeants du M23. L’organisation reste déterminée à soutenir les efforts pacifiques et diplomatiques visant à instaurer une stabilité durable dans l’est de la RDC. Le Secrétariat de la SADC appelle toutes les parties à faire preuve de responsabilité, à éviter la désinformation et à œuvrer ensemble pour une désescalade du conflit et un retour à la paix.
Djiress BALOKI/ Nord-Kivu
