RDC : Le 25 septembre 1974, les congolais convertis s’en souviennent-ils?


Il y’a de ces choses que l’on peut oublier très facilement et d’autres non. Aussi, certaines autres dont on s’efforce d’oublier en utilisant tel ou tel produit jugé comme remède, mais sans succès, elles restent intactes. C’est comme disait feu l’artiste musicien Jules Shungu Wembadio pene kikumba, Papa Wemba, Elvis Presley, Ekumani, le Nkuru, le Vieux Mzee, Bakala Diakuba, Maître d’école, le vieux Linioko ya Tembe, le vieux Fula Ngenge, le Roi du village Molokaï pour ne citer que ceux-là parmi ses innombrables appellations. L’artiste ne meurt jamais, l’homme de « la vie est belle » continue à clamer fort, ce rappel à l’ordre dans l’une de ses chansons à succès, disant, je cite : « histoire ba changeaka yango te » pour signifier simplement que «l’histoire ne peut être falsifiée ou effacée d’un revers de la main», chose largement impossible.
Que gardent les congolais, jadis zaïrois de l’époque, de cette date du 25 septembre 1974 ? Tout a commencé en septembre 1971, lorsque cet Afro-Américain ayant 40 ans à l’époque, se décide de frapper un grand coup. Très connu dans l’univers des promoteurs de la boxe aux Etats-Unis, Donald King, pense à organiser le plus grand des championnats du monde entre George Foreman, le nouveau champion lourd et Mohamed Ali, son prédécesseur désireux de retrouver son trône.
Tout au départ, l’Angleterre semblait être très intéressée par ce combat du siècle, mais désiste juste après. Et le Zaïre de Mobutu, trouve en ceci l’occasion de promouvoir sa patrie, d’accentuer le culte de sa propre personnalité et de présenter le continent africain sous un jour flatteur aux yeux du monde.
En acceptant de prendre en charge l’intégralité des dépenses et d’accueillir le combat, l’affaire sera décidément conclue et le combat aura lieu dans la capitale Kinshasa, le 25 septembre 1974.
Ainsi sera programmé, avant le combat, soit du 22 au 24 septembre 1974, un festival de musique sur trois jours durant.
Mohamed Ali à droite de l’arbitre et George Foreman à sa gauche.
Cette activité avait réuni beaucoup d’artistes de renom venus du monde entier comme James Brown, BB King, Manu Dibango, The Spinners et autres. Mais peu avant le 22 septembre, à l’arcade au cours d’un entraînement, George Foreman se blesse. Se sentant mal à laise, il songe à rentrer aux Etats-Unis pour se faire soigner, mais face à l’insistance de Mobutu et aux provocations de son adversaire, il accepte de rester.
C’est alors que le combat est reporté pour le 30 octobre 1974, le temps pour son arcade de se refermer. Il se posa alors un sérieux dilemme, que faire du spectacle pendant que tout était déjà fin prêt; les grandes stars ciblées avaient confirmé leur présence, les invitations étaient déjà lancées, il était donc pratiquement impossible de le reporter. Ainsi, son lancement est alors maintenu pour le 22 septembre 1974.
Stratège qu’il était, Mobutu profitera de la cérémonie de lancement du festival pour présenter lui-même les deux champions qui allaient s’affronter dans un mois. Les Zaïrois et les milliers de visiteurs qui étaient déjà au Zaïre pour attendre le combat, avaient eu le privilège de voir les deux champions avant la date butoir. Et le 30 octobre 1974, le combat a finalement eu lieu, Mohamed Ali, encouragé par ce qui est devenu le cri de ralliement de ses supporters « Ali Bomayé! », qui signifie « Ali, tue-le! » en lingala, finit par battre par KO, au 8ème round, George Foreman; devenant ainsi de nouveau, le champion du monde des poids lourds comme il le souhaitait. Voilà, l’histoire !
Blaise PUALA

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