Les membres du gouvernement congolais ont fait face à la presse locale et internationale ce mercredi 07 avril 2022 pour dissiper tout malentendu lié à l’approvisionnement et la distribution du carburant.
Il était question pour ces trois membres du gouvernement, à savoir: le ministre des hydrocarbures Didier Budimbu, celui des Finances Nicolas Kazadi et du ministre de la communication et Médias, porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, de rassurer la population sur les stratégies mises en place pour palier à la situation du carburant qui découle de la crise entre l’Ukraine et la Russie.

Pas de pénurie des carburants
Selon le Ministre des hydrocarbures, Didier Budimbu qui a éclairé l’opinion contrairement aux rumeurs répandues au sein de la population,
« la République Démocratique du Congo n’a pas connu un problème de rupture ou pénurie du carburant »
et les prix à la pompe restent inchangés jusqu’à ce le gouvernement va rendre public les nouvelles décisions qui seront prises à l’issue de la réunion du conseil des ministres qui se tiendra le vendredi le 08 avril prochain.
« Je puis vous garantir qu’il n’y a pas rupture de stock. Mais, on avait tout simplement un problème logistique. La SEP qui prend en consignation les produits de tous les commerciaux a eu quelques difficultés et ses véhicules ne sont pas sortis pour approvisionner les stations comme d’habitude. Du coup, une folle rumeur a circulé sur la pénurie alors qu’il n’en était rien », a fait savoir le ministre des hydrocarbures.
Gouverner c’est aussi prévoir dit-on, Didier Budimbu a appelé la population au changement d’habitude pour ne pas s’approvisionner au-delà de quantités habituelles surtout que la sortie de crise entre la Russie et l’Ukraine reste encore incertaine.
« Nous sommes appelés à changer nos habitudes par rapport à l’achat à la pompe. Depuis un bon moment le litre coûte 2095 FC à la pompe alors qu’il devait couter 3485 Fc. L’écart est donc pratiquement de 66%. L’état paye 1400 Fc à chaque litre acheté. Donc chaque mois, sur 66 millions de mètres cubes achetés, l’état dépense près de 42 millions de dollars », a expliqué le ministre des hydrocarbures.
Didier Budimbu a par ailleurs rassuré que
« le stock actuel disponible est d’une durée de trois mois avec un espoir de ravitaillement régulier ».
Le Ministre des Finances, Nicolas Kazadi, est revenu quant à lui, sur les différentes stratégies mises en place par le gouvernement et les pistes de solution pour y faire face.
« Nous avons payé pour les 9 mois qui restaient 125 millions USD de manque à gagner càd, la différence entre le prix normal qu’aurait dû avoir le litre à la pompe et le prix réel qu’on applique pour éviter aux Congolais une hausse de prix. Et pour les trois mois restants, les pétroliers nous ont réclamé près de 122 millions USD. Nous avons réduit ce montant et avons commencé à payer », a indiqué Nicolas Kazadi.
Pistes de solutions face à la crise.
A en croire le Ministre des Finances, Nicolas Kazadi, la première des choses est que son collègue des hydrocarbures, les pétroliers et lui même réfléchissent sur comment maintenir un niveau supportable à la station. C’est-à-dire continuer à subventionner, mais de manière supportable.
Deuxièmement, dans d’autres secteurs comme le secteur minier qui est un gros consommateur de produits pétroliers, il n’ya pas de raison de continuer à faire des subventions, ceux-ci dans le but de subventionner les moyennes entreprises seulement.
Et troisièmement, le gouvernement est entrain de voir la probabilité de réajuster le prix à la pompe. Pour cela, un travail se fait au ministère de l’économie, hydrocarbures et finances pour apporter de données précises au conseil des ministres de ce vendredi.
Toujours dans l’optique de désamorcer la crise, le Ministre de la communication et Médias, Patrick Muyaya a insisté sur l’ampleur que peut prendre la situation de crise entre la Russie et l’Ukraine et toutes les conséquences que cela peut causer à travers le monde, la République Démocratique du Congo y compris. D’où la nécessité pour la population congolaise de ne pas remplir les stations pour s’approvisionner au-delà, au risque de précipiter la situation.
Francis OTSHUDI/ Journal des Nations