RDC : Les Églises catholique et protestante proposent un plan de paix à Félix Tshisekedi

Face à la crise sécuritaire qui déstabilise l’est de la République Démocratique du Congo, les Églises catholique et protestante ont pris l’initiative d’agir. Sans accuser directement Kigali, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) ont présenté, ce lundi 3 février 2025, un plan de réconciliation au président Félix Tshisekedi.

La délégation comprenait Monseigneur Fulgence Muteba, Archevêque de Lubumbashi et Président de la CENCO ; le Révérend Pasteur André Bokondoa, Président de l’ECC ; Monseigneur Donatien Nshole, Secrétaire Général de la CENCO ; et le Révérend Eric Nsenga, Secrétaire Général de la CENCO ; et le Révérend Eric Nsenga, Secrétaire Général de l’ECC.

C’est Mgr Donatien Nshole, porte-parole de la CENCO, qui a révélé l’existence de ce projet après une audience de plus d’une heure avec le chef de l’État. « Les deux Églises ont pris l’initiative de concevoir ce plan de sortie de crise, que nous avons présenté aujourd’hui au président. Il l’a reçu avec une grande attention, l’a vivement apprécié et nous a encouragés. C’est un projet louable« , a déclaré Mgr Nshole.

Le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, a également souligné l’importance du rôle des leaders religieux dans cette initiative. « Il est incompréhensible pour nous de rester passifs. C’est pourquoi, en tant que pasteurs, nous avons pris la responsabilité de nous engager auprès de toutes les parties concernées pour chercher des solutions. Nous assumons cette responsabilité pour travailler ensemble à une solution durable », a précisé le prélat catholique.

L’absence de mention de la responsabilité du Rwanda dans le massacre de plus de 773 civils à Goma, perpétré par des militaires rwandais, n’a pas échappé à l’attention. Cependant, selon le pasteur Eric Nsenga, porte-parole de l’ECC, l’objectif n’est pas de chercher des coupables, mais de trouver des solutions concrètes : « Notre approche n’est pas de désigner des boucs émissaires, mais de construire ensemble sur la base de nos valeurs », a-t-il expliqué.

Les évêques catholiques et protestants ont, par ailleurs, exprimé leurs condoléances aux familles des victimes de ces violences.

« En tant que pasteur, nous sommes choqués par la souffrance de nos frères et sœurs dans l’Est. Nous ne comprenons pas pourquoi ces populations sont condamnées à un traitement aussi inhumain depuis trois décennies », a-t-il déploré. « C’est incompréhensible pour nous. En tant que pasteurs, nous prenons notre responsabilité et, tout en cherchant des solutions, nous tenons à exprimer notre solidarité et notre soutien envers nos compatriotes de Goma, Bukavu, Beni et Butembo », a ajouté le Cardinal.

Le Secrétaire général de l’ECC, le Révérend Eric Nsenga, a repris les propos de son collègue catholique en soulignant la nécessité de propositions concrètes pour instaurer un consensus national.

Il convient de noter qu’une réunion des pays membres de la SADC et des États de l’Afrique de l’Est est prévue ce samedi à Dar es Salaam, avec pour objectif de trouver une issue politique à ce conflit qui menace de déstabiliser davantage la région Est de la République Démocratique du Congo.

G.M.Humaniste

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