RDC: un manifestant anti-Kabila enterré en l’absence de sa famille à Mbandaka

Les critiques ont été adressées aux autorités d’une province du nord-ouest de la République démocratique du Congo sur l’enterrement en l’absence de sa famille d’une victime de la répression des récentes marches contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila.
Jeudi, les autorités de la province de l’Équateur qui gardaient le corps d’Éric Bolokoloko l’ont enterré dans un cimetière de la ville de Mbandaka, sous une présence policière massive, selon un correspondant de l’AFP.
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Âgé de 18 ans, le jeune homme avait été tué dimanche dernier à Mbandaka par un policier en marge de la marche organisée par le Comité laïc de coordination (CLC), un collectif d’intellectuels proches de l’Église catholique.
« Les autorités provinciales ont refusé de nous remettre le corps pour la messe et pour un enterrement digne », a déclaré à l’AFP le père du défunt, Adrien Bolokoloko. « Impossible d’observer le deuil comme le veut la coutume », a-t-il regretté.

Alors que l’archevêque de Mbandaka, Mgr Fridolin Ambongo, attendait à l’église pour une messe des obsèques, « les autorités ont refusé de remettre le corps » et le fidèle a été enterré sans une cérémonie: « c’est de la dictature », a estimé l’abbé Félicien Bakulu, curé de la paroisse Martyrs de l’Ouganda fréquentée par le défunt.
Les autorités ont pris cette décision par crainte d’un « soulèvement de la population en colère qui voulait récupérer le corps », a déclaré le porte-parole du gouvernement provincial Rossy Bolekwa, interrogé par l’AFP.
« Je m’insurge contre cette pratique » et « je déplore ce comportement indigne d’un gouvernement contre un mort et sa famille », a réagi auprès de l’AFP le député d’opposition Nicolas Isofale.
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Lundi, le policier auteur de la bavure a été condamné à la prison à perpétuité par un tribunal militaire à l’issue d’un procès express.
Des fidèles avaient tenté dimanche de défiler une nouvelle fois à la sortie de la messe contre le maintien au pouvoir de M. Kabila dont le mandat a expiré depuis fin décembre 2016 mais ils se sont heurtés aux forces de l’ordre.

Deux personnes au moins ont été tuées et plusieurs autres blessés dans le pays.
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Les manifestants demandent au chef de l’État de déclarer publiquement qu’il ne se représentera pas à la présidentielle prévue le 23 décembre 2018.
Avec AFP

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