Plus de 1 300 membres désarmés des forces de sécurité congolaises, réfugiés dans une base de l’ONU à Goma, ont été évacués vers Kinshasa grâce à une opération conjointe menée par la MONUSCO et le CICR. Une réponse logistique inédite, dans un contexte hautement sensible.
La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont conjointement conduit une vaste opération humanitaire, évacuant plus de 1 300 militaires, policiers et leurs familles de Goma, désormais sous contrôle du groupe armé M23. Ces forces gouvernementales s’étaient réfugiées dans une base onusienne à la suite de la chute de la ville fin janvier 2025.
L’opération s’est déroulée avec le consentement des personnes concernées et en stricte conformité avec les Conventions de Genève, selon un communiqué publié le jeudi 15 mai. L’objectif : assurer leur sécurité et leur relocalisation en dehors de la zone de conflit.
Pour mener à bien cette opération délicate, la MONUSCO a mis en place un dispositif logistique d’envergure : huit rotations de convois routiers (ambulances, bus, camions-citernes), 46 vols en hélicoptère et 23 vols en avion ont été mobilisés, de jour comme de nuit. Les évacuations ont transité par la région de Lubero-Beni, l’aéroport de Goma étant hors service.
« Je salue le professionnalisme et l’esprit de coopération de toutes les parties impliquées, ainsi que l’engagement constant du CICR à garantir la neutralité de l’opération, la sécurité et la dignité des personnes concernées tout au long de cette mission », a déclaré Mme Vivian van de Perre, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies en RDC et cheffe par intérim de la MONUSCO.
Elle a également adressé ses remerciements aux populations riveraines des itinéraires empruntés pour leur patience et leur compréhension.
L’évacuation est le fruit d’un dialogue mené entre le ministère congolais de la Défense, la MONUSCO et le M23, avec le CICR dans un rôle de médiateur neutre. Ce processus a permis de garantir la sécurité des personnes évacuées tout en respectant les principes humanitaires.
L’opération a officiellement démarré le 30 avril 2025. Les militaires, policiers et leurs proches ont été transférés à Kinshasa, où ils seront désormais pris en charge par les autorités nationales.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts continus pour réduire les tensions dans l’Est du pays, marqué par la recrudescence des violences armées et les déplacements massifs de populations.
Djiress BALOKI/Nord-Kivu