Les autorités congolaises et ses partenaires notamment l’Unicef, et l’Oms ont lancé jeudi dernier les Journées nationales de vaccination contre la poliomyélite dans les 26 provinces de la République Démocratique du Congo. L’objectif de la réponse vaccinale orale est de renforcer leur immunité et celle de toute la communauté.
Plus de 23 millions d’enfants de 0 à 5 ans répartis dans 519 zones de santé sont attendus à cette campagne, fait savoir l’Unicef dans un communiqué aux médias, le jeudi. Dans la note d’information, l’Unicef indique que les activités vaccinales seront menées dans deux blocs.
« Le premier bloc, prévu du 27 au 29 juillet, cible 9.014.799 enfants de localisés dans 11 provinces du pays et le deuxième bloc, prévu du 10 au 12 août, cible 14.321.590 enfants localisés dans 15 provinces, soit une cible totale de 23.335.508 enfants de 0 à 5 ans », rapporte l’organisation qui milite pour les droits des enfants.
Selon les experts sanitaires, la situation épidémiologique de la poliomyélite en RDC demeure préoccupante. Cela fait suite à la « co-circulation de souches du poliovirus et une extension internationale de l’épidémie en République du Congo, en République Centrafricaine, au Burundi, au Botswana et en Zambie ». En tout, la RDC seule a notifié environ 50% de toutes les souches du poliovirus de la région Africaine en 2022, note l’Unicef.
Pour freiner l’extension du virus, le Gouvernement congolais et ses partenaires affirment avoir adopté des nouvelles mesures. Il s’agit notamment : « le renforcement et l’améliorer des supervisions à tous les niveaux ; l’utilisation d’Open Data Kit, une application digitale qui permet d’évaluer en temps réel la mise en œuvre d’une campagne ; l’organisation de ratissages dans toutes les zones de santé qui enregistrent plus de 5% d’enfants manqués ».
Ils annoncent également : « l’utilisation des aidants communautaires et d’agents indépendants pour aider à vacciner les ménages non visités ; l’organisation de lancements officiels à chaque niveau par une autorité en vue d’obtenir leur implication et engagement ». Dans l’ensemble, l’Unicef, avec l’appui de Rotary, CDC, Gates Foundation, USAID et Gavi, assure la disponibilité des vaccins de qualité et le travail de communication pour la vaccination.
Cela se fera à travers des activités de plaidoyer adressées aux autorités politiques et aux leaders communautaires et religieux. Ils comptent aussi à la diffusion de messages par les médias, la distribution d’affiches et d’autres supports au sein des communautés ainsi que la formation et la mobilisation des relais communautaires. Par ailleurs, l’insécurité reste l’un des grands fléaux pour faciliter le déroulement de ces activités de porte à porte afin d’atteindre tous les cibles.
« Au-delà du refus persistant de la vaccination au sein de certaines communautés, de nombreux enfants restent difficilement accessibles pour les services de santé en raison notamment de l’insécurité qui prévaut à l’est du pays et qui génère des mouvements de populations », s’inquiètent-ils.
L’organisation mondiale de la santé rappelle que la poliomyélite est une maladie grave et extrêmement contagieuse qui va au-delà des frontières. La vaccination est le seul moyen de protéger les enfants contre la poliomyélite qui peut provoquer des paralysies irréversibles.
Djiress BALOKI/Nord-Kivu/ journaldesnations.net