RDC: tension dans les universités, Tshibala et Mbikayi coupables!

 
Steve Mbikayi serait-il entrain de faire l’autruche? Ou plutôt tirerait-il profit de la dangereuse situation créée par l’ancien Premier ministre, Matata Ponyo. En effet, la décision de ce PM, si lon veut plus technocrate que politicien, de dedollariser les frais académiques alors qu’il baignait dans l’illusion d’une stabilité macro-économique qui n’aura pas survécu un seul trimestre après sa démission en fin 2016, se révèle aujourd’hui source des tensions dans les universités et instituts supérieurs du pays, particulièrement de Kinshasa.
 
Depuis le début du mois de décembre, des étudiants de Ista, Inbtp et maintenant Ifasic descendent dans la rue pour dénoncer la hausse du taux du dollar américain par rapport au franc congolais. Ce taux était officiellement de 960 Fc pour 1 dollar, il est aujourd’hui de 1 420 Fc. Ce, alors que dans la vie réelle le franc congolais perdait, et continue à perdre, de sa valeur face à la devise américaine. On est à 1600 Fc pour le dollar.
Dans ce contexte malsain pourrait-on dire au vu des conséquences et surtout au regard de la dépréciation monétaire, le ministre de l’ESU, l’ex opposant dit modéré Steve Mbikayi, avait signé une directive instruisant au comité de gestion de garder le taux officiel pour le payement des frais académiques. Décision apparemment louable! A vrai dire démagogique et irresponsable. Déjà faut-il noter que les universités fixent pour la plupart les frais en dollar avant de le convertir en Francs congolais, pour certaines.
Décidément, ce sont les gestionnaires des universités qui sont jetés en pâture.
«A l’IFASIC, on payait 350 dollars. Mais lorsque Matata a demandé à ce qu’on puisse dédollariser les frais académiques, on a transformé ce montant en Francs congolais. Donc depuis deux ou trois ans, on paie en Franc congolais l’équivalent de 350 Dollars. C’est ce qu’on a refait cette année aussi. En fonction de cela donc, on a fixé les frais au taux donné par le gouvernement qui est celui de 14.52. Nous avons alors négocié avec la coordination des étudiants au début de l’année pour dire qu’il faut payer 350 Dollars. L’année passée on a payé 350.000 Fc parce qu’à l’époque le poids entre Dollars et Franc congolais était presque équitable. Alors maintenant que cela a changé, on a décidé de tout réadapter au taux actuel du gouvernement. Ce qui fait que 350 Dollars, au taux actuel fixé par le gouvernement, font 508.200 Fc. Ce qui fait que sur  508.200 Fc, nous avons enlevé une affaire de  28.000 Fc, on est resté avec 480.000 Fc.
Et cette même opération a conduit à un montant de 550.000 Fc, ce qui équivaut à 400 Dollars, pour la première année (…) Nous avons même rabattu. Parce qu’au lieu de prendre le taux du gouvernement, on a calculé sur le 13.71. Mais les étudiants n’ont pas compris. Ils estiment qu’ils doivent payer 350.000 comme ils ont payé l’année passée. Voilà pourquoi nous avons entamé une campagne d’explication pour leur expliquer que ce n’est plus la même logique », a expliqué Obul Okwes à un kinois.
Mbikayi a 20 dollars par etudiant
Mais curieusement, le ministre de L’ESU, au nom d’une règle non écrite, perçoit 20 ou 25 dollars par tête d’étudiants de chaque université ou institut supérieur public. Cela est inséré dans les frais académiques. Le comble est que ce taux officiel ne s’applique pas lui. « Les recteurs sont contraints de lui payer ces droits en dollars et au taux de la rue », explique un assistant. En fait, tout est bien tant que le ministre trouve son compte. Sauf que les universités en pâtissent. Et Mbikayi se contente de suspendre vicieusement les recteurs parce que, primo, il faille que des têtes tombent ; secundo, que le tout-puissant ministre y place ses acolytes.
Entre temps, la Primature, davantage préoccupée sa survie brille par une indifférence coupable. Tshibala qui clame ses 30 de lutte pour les bien des Congolais semble ailleurs. Mais il n’y a pas que lui. Le sommet de la pyramide semble vivre dans une autre planète. Et finalement, la jeunesse congolaise est une fois encore sacrifiée à l’autel des intérêts égocentriques.
Hugo MABIALA/Citoyen concerné

Laisser un commentaire