Que réclame Verkys Kiamwangana à l’église catholique?

Verkys Kiamwangana

Dans le cadre de l’aumônerie de culture et  arts mise en place par l’église catholique, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya a organisé une rencontre d’échange avec les artistes RD-congolais de toutes les disciplines confondues. Ce rendez-vous réunissant entre autres les musiciens, peintres, comédiens, sculpteurs, bedeistes, a eu lieu le vendredi 10 novembre dernier à l’enceinte de la cathédrale Notre Dame du Congo, dans la commune de la Gombe. L’occasion faisant le larron, l’artiste musicien Verkys Kiamwangana Mateta a profité pour réclamer à l’église catholique la « réhabilitation » de sa dignité.
Du haut de la tribune, Kiamwangana Mateta a rappelé ce que lui avait coûté la chanson « Nakomitunaka », à l’époque du cardinal Malula. Le prélat catholique l’avait même excommunié à cause de cette chanson qui aurait prôné l’apostasie. A en croire l’artiste, lors d’un voyage, il s’est retrouvé avec le prédécesseur de Monsengwo qui, l’a interpellé. Alors qu’il s’attendait encore aux blâmes, l’homme de Dieu lui a demandé de passer le rencontrer et lui remis sa carte de visite.
Arrivé sur place, il s’était rendu compte qu’il s’agissait d’une délivrance puisqu’on aurait fait des neuvaines pour son renoncement à la foi chrétienne. Il a signifié que c’était vraiment nécessaire, vu qu’il sentait vraiment l’efficacité de la prière, car de son côté, plus rien ne marchait.
Selon Mateta, l’église devait le laver pour qu’il soit complètement délivré. A Monsengwo, ce dernier a sollicité que l’église qui l’a banni le rehabilite.
Pour toute réponse, l’archevêque de Kinshasa a signifié au vieux « Wazola nzimbu »,comme aimait l’appeler feu l’artiste musicien King Kester Emeneya kwamambu, que ce questionnement était inutile.
Cela a visiblement estomaqué tout le monde dans la salle. En temoignait le silence de mort qui y a régné. Ayant probablement compris cela, l’archevêque catholique a décidé d’éclairer les lanternes de l’assistance. Il a expliqué clairement que l’artiste crée sa réalité de par son inspiration. La réalité reflétée n’est pas nécessairement la réalité indubitable.
Ce qui a causé un grand apaisement à l’endroit des artistes qui, déjà semblaient frustrés.
Pour remettre une atmosphère de la bonne ambiance, le prélat catholique, d’un ton enjoué, a demandé si Verkys a été lavé pour que le mauvais sort du blasphème le quitte définitivement.
« Nakomitunaka » est une chanson qui a connu un grand succès, surtout aupres des RD-Congolais de la vielle garde.
Cette chanson qui remettait en question l’origine de l’homme noire, la notion de Dieu présentée aux noirs sous les même traits physiques que les colons, avait scandalisé plus d’un.  »
Il voulait savoir d’où venait l’homme noir, parce que dans les effigies et autres liés à la foi chrétienne, l’on représente toujours des saints à la peau blanche. Même Jésus, le fils de Dieu est un homme blanc, mais quand il s’agit de représenter le diable, c’est l’homme noir.
L’auteur de ladite chanson voulait que Dieu lui dise d’où est venue cette peau noire », a avancé un mélomane.
Beaucoup n’en revenait pas. L’audace de Verkys était un toupet, mieux un blasphème aux yeux de leglise. Il était non loin d’être déclaré le disciple du diable en personne. Selon lui, les religieux n’ont pas mis l’eau dans la bouche pour dire qu’il a blasphèmé et il était bon de le mettre de côté.
Tout homme est philosophe, dit-on. Kiamwangana n’avait fait que se questionner sur la réalité que son époque lui présentait.
René KANZUKU
Blaise PUALA

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