Sénat : un climat social tendu entre délégation syndicale et agents contestataires

Un profond malaise agite le Sénat. Entre la Délégation syndicale et une partie du personnel, le climat social ne cesse de se dégrader, alimenté par des accusations et contre-accusations publiques.

Tout est parti d’un communiqué publié le 21 août par la Délégation syndicale. Celle-ci dénonçait les « informations erronées » circulant sur les réseaux sociaux au sujet de la gestion administrative et sociale du Sénat. Elle affirmait qu’une commission d’évaluation avait été mise en place afin de contrôler la présence et les dossiers du personnel.

Elle assurait également que les primes étaient versées régulièrement, à un niveau comparable à celui de la législature précédente. La Délégation syndicale soutenait en outre que les soins de santé et les services de nettoyage étaient correctement assurés, sans favoritisme, et que les critiques diffusées en ligne relevaient d’une « agitation infondée » visant à perturber le processus de régularisation du personnel.

Mais dès le lendemain, un collectif d’agents et de cadres a répliqué par un contre-communiqué, apportant une version radicalement différente. Selon eux, les conditions de travail demeurent précaires et insuffisamment encadrées. Ils estiment que les conclusions de la commission sont biaisées et arrêtées d’avance.

Les absences reprochées aux nouvelles recrues, disent-ils, résultent en réalité d’un manque d’organisation interne. Le collectif déplore par ailleurs que les primes soient versées avec retard et qu’elles ne suffisent plus face à la hausse du coût de la vie. Il accuse aussi la direction d’avoir confié une partie du nettoyage à des entreprises proches du président du Sénat. Les agents dénoncent en outre le coût jugé injustifié de 19 500 FC imposé pour la délivrance des cartes de service et regrettent le retard constaté dans la prise en charge des frais scolaires.

Entre ces deux discours contradictoires, le malaise au Sénat s’installe et fragilise le climat social. Les agents appellent à une véritable réforme et à une gestion plus transparente, tandis que la Délégation syndicale tente de rassurer sur le bon déroulement du processus interne.

Christiane EKAMBO

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