Trois présidents africains, Tshisekedi, Hakainde et Lourenço décident d’exploiter ensemble le corridor ferroviaire de Lobito pour l’exportation de leurs minerais


Les présidents Félix Tshisekedi ( RDC), João Lourenço (Angola ) et Hakainde Hichilema (Zambie ) se sont retrouvés ce mardi 4 juillet dans la ville angolaise Lobito. Ils viennent de concrétiser leur vœu d’exploiter en commun le corridor ferroviaire de Lobito afin de faciliter le transport de leurs minerais vers des marchés extérieurs.

Un consortium pour l’exploitation du corridor

C’est le consortium Lobito Atlantic Railway, lauréat de l’appel d’offres international qui va rendre opérationnel ce corridor frontalier.

Ce dernier est formé par les sociétés Trafigura (de la Suisse), Vecturis (de la Belgique) et Mota-Engil (du Portugal).

Le consortium sélectionné pour exploitation de canal de circulation prévoit de porter la fréquence quotidienne à 49 trains sur une période de 30 ans et de garantir 1 600 emplois directs.

Il sera chargé du transport de gros chargements, comme les minerais de la RDC et de la Zambie, ainsi que de l’entretien des infrastructures (ateliers, voie ferrée).

Les trois Chefs d’État ont convenu d’utiliser « de façon optimale » le corridor ferroviaire angolais de Lobito, situé près des régions minières du Grand Katanga en RDC et du Copperbelt en Zambie.

Connectivité par Fibre optique

Lors du briefing de ce mardi 4 juillet, devant la presse, le ministre de la communication, Patrick Muyaya a ajouté :« Mais il y a eu aussi un évènement. C’est la connexion pour la première fois entre la RDC et l’Angola, et à travers l’Angola toute la partie de l’Afrique australe par fibre optique. Avec mon homologue angolais, nous avons communiqué aujourd’hui devant les trois Chefs d’États pour montrer que les deux pays étaient connectés par la fibre optique et ceci pour faciliter les transactions, la connectivité au-delà de la connectivité qui a été facilitée dans la mise en œuvre de ce train qui va relier les trois provinces et qui va transporter les minerais ».

S’exprimant à cette occasion, le président Félix Tshisekedi a dit que « la pleine opérationnalisation de ce corridor permettra in fine le désenclavement des mines de la Zambie et de la RDC, de même que l’accès et la circulation d’intrants indispensables aussi bien à l’industrie minière qu’agricole, quant en termes d’extraction que de production ».

Le corridor de Lobito, stratégique dans la chaîne logistique de l’industrie minière, offre l’itinéraire le plus court pour les exportations, reliant les principales régions minières de la RDC et de la Zambie à l’Océan Atlantique réduisant ainsi les délais de transport de quelques semaines à quelques jours ainsi que les coûts logistiques.

Le corridor de Lobito comprend le port de Lobito, le terminal de Mineiro, l’aéroport de Catumbela et le chemin de fer de Benguela.

En RDC, ce corridor relie les provinces minières du Tanganyika, du Haut-Lomami, de Lualaba et du Haut-Katanga. Les concentrés de cuivre sont acheminés de ces provinces vers la Zambie pour y être fondus avant l’exportation et le corridor offre une voie efficace pour l’accès aux marchés extérieurs.

Jusqu’ici, la Zambie et la RDC dépendaient fortement du transport routier pour l’exportation des métaux précieux.

« Face à la communauté des destins qui caractérisent ses peuples et aux enjeux du futur, l’Afrique doit choisir soit de s’intégrer pour progresser et prospérer ensemble dans une perspective de co-développement, soit de demeurer un simple agrégat pour stagner et dépérir immanquablement », a ajouté le Président Tshisekedi.

La signature de ce contrat consolide la coopération régionale entre la RDC, la Zambie et l’Angola , tous membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).

Christiane EKAMBO