Zimbabwe : Amnesty International réclame l’abandon des charges contre le journaliste Blessed Mhlanga

Blessed Mhlanga, Journaliste du Zimbabwe

L’organisation de défense des droits humains Amnesty International a appelé, ce vendredi 16 mai, les autorités zimbabwéennes à libérer sans conditions le journaliste Blessed Mhlanga et à abandonner toutes les charges portées contre lui. Elle dénonce une atteinte flagrante à la liberté de la presse et une violation des engagements constitutionnels et internationaux du Zimbabwe.

Blessed Mhlanga, journaliste bien connu au Zimbabwe, a été arrêté le 24 février 2025 et détenu pendant 72 jours avant d’être remis en liberté sous caution le 7 mai. Il est poursuivi pour avoir prétendument « transmis des messages de données incitant à la violence ou à la destruction de biens ». Amnesty considère que les accusations portées à son encontre sont infondées.

Dans une lettre adressée à la procureure générale Loyce Matanda-Moyo, Amnesty International estime que ces poursuites sont non seulement injustifiées mais aussi contraires à la Constitution du Zimbabwe, qui garantit la liberté d’expression et de la presse, ainsi qu’aux obligations internationales du pays en matière de droits humains.

Les charges portées contre Mhlanga seraient liées à des entretiens menés en janvier et février 2025 avec Blessed Geza, un ancien haut responsable du parti au pouvoir, la ZANU-PF. Lors de ces interviews, Geza critiquait sévèrement le président Emmerson Mnangagwa, appelait à sa démission et dénonçait la corruption ainsi que la crise économique qui frappe le pays.

Pour Amnesty, l’arrestation de Mhlanga pour avoir simplement fait son travail de journaliste constitue un précédent dangereux pour la liberté de la presse au Zimbabwe.

« La poursuite injustifiée de Blessed Mhlanga porte atteinte à son droit fondamental à la liberté d’expression », a déclaré Amnesty dans un communiqué, réclamant le classement immédiat de l’affaire.

Ce n’est pas la première fois que Blessed Mhlanga est pris pour cible en raison de ses activités journalistiques. En mai 2022, il avait été arrêté après avoir filmé l’interpellation d’un député de l’opposition. Il avait alors été agressé par la police, son téléphone détruit et avait été détenu arbitrairement, malgré le fait qu’il se soit identifié comme journaliste. Il avait finalement été acquitté.

Le cas de Mhlanga s’inscrit dans un contexte de répression croissante contre les journalistes et les voix critiques au Zimbabwe. Plusieurs organisations de défense des droits humains pointent régulièrement du doigt un environnement hostile à la liberté de la presse, en particulier à l’approche des échéances électorales.

La Rédaction

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