RDC: le centenaire du diocèse d’Idiofa a vécu sous l’élan frénétique de l’évangélisation

Arrivée du Cardinal Ambongo pour les festivités du centenaire du Diocèse d'Idiofa

Situé à plus de 100 kilomètres de Kikwit, province du Kwilu, dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo (RDC), le diocèse d’Idiofa vient de vibrer au rythme du centenaire de l’évangélisation, à l’instar de ce qui s’était passé au diocèse de Kikwit en 2012.

Un évènement haut en couleur dont la clôture a eu lieu dimanche 05  juin 2022 à Ipamu. C’est la toute première mission considérée comme ‘’Mission mère’’ dudit diocèse. Ipamu, là où les pères jésuites s’étaient installés en 1922, suivis par la congrégation des ‘’Oblats de Marie Immaculée’’ en 1931.

Mgr José Moko Ekanga, Évêque d’Idiofa à droite à côté du Cardinal Fridolin Ambongo lors de la célébration du centenaire du Diocèse d’Idiofa à Ipamu

L’événement d’Idiofa arrive quelques temps après les assises de l’ASSEPKIN (Assemblée épiscopale provinciale de Kinshasa) tenues à Kikwit quelques jours avant.

Mgr José Moko, un pari gagné

Ces festivités se sont donc achevées dans la quiétude par une messe solennelle dite par le métropolitain de Kinshasa, cardinal Fridolin Ambongo. Une célébration qui a connu la présence remarquée du représentant du Chef de l’Etat congolais, des autorités politico-administratives, policières, militaires ainsi que des milliers de chrétiens et âmes de bonne volonté.

Au début de la messe, Mgr José Moko Ekanga, Evêque d’Idiofa, a expliqué la façon dont son diocèse a été créé, il y a aujourd’hui 100 ans avec neuf doyennés et 43 paroisses, 47 sous-paroisses, 290 ‘’Communautés ecclésiastiques vivantes de base’’ (CEVB).

Notre église  diocésaine est en fête. Elle jubile parce que cette fête est honorée par la présence de plusieurs invités de marque.

« Même le président de la République est représenté. C’est une journée que de nombreux enfants d’Ipamu et d’ailleurs n’oublieront jamais et dont ils garderont un souvenir toujours frais. Ils se souviendront de la présence du cardinal, de plusieurs évêques qu’ils n’ont peut-être jamais vus et  qu’ils ne reverront plus probablement dans un future proche à Ipamu », a indiqué Mgr Moko dans son speech.

Ipamu, vestige de l’évangélisation

L’histoire révèle que le tout premier évêque, Mgr Alphonse Bossart, qui repose dans un mausolée non loin de la cathédrale, avait son siège à Ipamu. Le diocèse s’appelait Ipamu avant le transfert à Idiofa en 1958 avec Mgr René Toussaint. Cent ans après, le transfert des responsabilités des missionnaires aux autochtones est acté.

Une vue des participants à la célébration du centenaire du Diocèsed’Idiofa à Ipamu

De son côté, dans son homélie, le Cardinal Ambongo a indiqué que

l’avenir du diocèse d’Idiofa est entre les mains des fils et filles de ce diocèse et plus entre les mains des gens venus d’ailleurs.

«Dans un geste symbolique, nous avons vu la passation de l’évangile entre les missionnaires et les locaux. C’est dire que l’époque missionnaire, au sens strict du mot, est terminée, dans le sens de ces braves et robustes missionnaires barbus qui venaient du nord pour nous apporter l’évangile, qui venaient du nord avec de l’aide matérielle pour construire l’église… L’évangile est passé entre nos mains, nous les locaux, ici symbolisés par votre père, l’évêque. C’est dire qu’à partir de maintenant l’avenir d’Idiofa n’est plus entre les mains de gens venus d’ailleurs. C’est la responsabilité de ses propres fils et filles. C’est notre responsabilité de tenir allumée la flamme de l’évangile que nous avons reçu des missionnaires. Ce travail n’est pas un travail d’un individu. C’est un travail que nous devons faire main dans la main, sous la guidance de l’Esprit-Saint», a-t-il ajouté.

Interrogé à ce sujet, maître Jean Mulolo, un des défenseurs des droits humains présent aux festivités dit avoir été impressionné par l’organisation et le déroulement de la fête.

«Que la population de ce diocèse prenne ses  responsabilités en mains et puisse atteindre un deuxième centenaire», a-t-il déclaré.

 

Par Badylon KAWANDA BAKIMAN/Kikwit/journaldesnations.net