Nord-Kivu : premier jour sans mototaxi à Butembo, Beni et Lubero pour dire non aux tueries

Des parkings de mototaxi dissertés. Moins d’embouteillage, moins des vrombissements et des clacksons dans des rues et avenues. C’est en quelque sorte l’image de ce lundi 18 juillet, premier jour sans mototaxi dans les villes de Butembo, Beni ainsi que dans les territoires de Lubero et Beni, au Nord-Kivu (RDC).

L’appel de la plateforme des associations des taximen de motos œuvrant dans ces entités a étéentendu. Objectifs : « décrier la persistance de l’insécurité dans la région et la hausse du prix du carburant ».

Cette mesure entraîne un manque à gagner dans le vécu quotidien de plusieurs personnes. C’est à l’instar de Adèle Mwasimuke, tenancière d’une buvette au centre-ville de Butembo.

« Je suis habituée à prendre toujours des mototaxis quand je fais mes mouvements, mais aujourd’hui j’étais obligée de rester stand-by parce que je me suis rendue compte qu’il y a même pas une moto », indique cette femme d’une trentaine d’années. « Vraiment ça m’a rendu une vie difficile. Aujourd’hui c’est le premier, je m’imagine pour les deux jours, ça sera compliqué », a-t-elle martelé.

Sur des routes du territoire de Beni, des dizaines de conducteurs de mototaxis sont comptés parmi les victimes de l’activisme des rebelles ougandais des forces démocratiques alliées (ADF) très hostiles aux civils et aux forces de défense.

« A travers ces deux journées sans taxi lundi et mardi, nous demandons aux autorités de nous garantir la sécurité. Nous sommes tués et nos engins sont brûlés. C’est déplorable parce que des militaires dans cette zone appuyés par des soldats ougandais et des casques bleus de la Monusco sillonnent les contrées », déclare à journaldesnations.net, un responsable d’une des corporations de taximen œuvrant à Butembo.

Jeudi 7 juillet, des opérateurs économiques de Butembo et environs ont suspendu des opérations d’importation et d’exportation au poste frontalier Kasindi-Mpondwe entre la RDC et l’Ouganda. Ils dénoncaient également la persistance des attaques armées attribuées à l’ADF sur plusieurs routes dans la région de Beni-Ituri.

Djiress BALOKI/ Nord-Kivu/ journaldesnations.net