La population cubaine a commencé à observer samedi un deuil national de deux jours, au lendemain de l’accident d’un Boeing qui a fait 107 morts, majoritairement cubains, et trois blessées dans un état critique.
Les Cubains ont commencé à observer, samedi 19 mai, un deuil national de deux jours, au lendemain du crash d’un avion de ligne, survenu peu après son décollage de La Havane. Cent-sept personnes ont péri et trois autres blessées, hospitalisées dans un état critique.
Le Boeing 737-200 s’est écrasé sur une zone non habitée à la mi-journée, alors qu’il venait de décoller de La Havane pour Holguin (est de Cuba), avec 110 personnes à bord : 104 passagers, majoritairement cubains selon les médias d’État, et six membres d’équipage mexicains.
Un avion révisé en novembre 2017
Les informations ont été divulguées au compte-gouttes au fil de la journée de vendredi, mais on ignorait encore samedi ce qui a pu provoquer l’accident de l’avion. Les autorités n’ont pas précisé si les boîtes noires avaient été retrouvées. Une conférence de presse est prévue à l’aéroport samedi à 15h00 locales (19H00 GMT).
« Nous allons lancer toutes les investigations pertinentes et nous communiquerons les informations à la population dès que nous les obtiendrons », a déclaré vendredi le nouveau président cubain Miguel Diaz-Canel, qui a succédé à Raul Castro voici un mois. Ce dernier, tout juste opéré d’une hernie à l’âge de 86 ans, a donné des instructions et transmis « ses condoléances aux familles des victimes de la catastrophe ».
L’avion était loué par la compagnie publique cubaine Cubana de Aviacion au Mexicain Global Air, également connu sous le nom de Aerolineas Damojh, selon une formule de « wet lease » qui prévoit une location avec équipage complet, en l’occurrence deux pilotes, trois hôtesses et un technicien.
La direction générale de l’aéronautique civile mexicaine a annoncé l’envoi d’une équipe de spécialistes pour aider les autorités cubaines dans l’enquête. Fabriqué en 1979 selon le gouvernement mexicain, l’appareil avait passé sa dernière révision en novembre 2017.
Trois survivantes dans un état préoccupant
Faute de publication par les autorités de la liste des passagers, le mystère demeurait également samedi sur le nombre exact d’étrangers qui se trouvaient à bord de l’appareil, en plus de l’équipage mexicain. Certains médias d’État ont indiqué que la majeure partie des passagers étaient cubains.
Pour l’heure, seul le gouvernement argentin a confirmé la mort de deux de ses ressortissants dans l’accident. À La Havane et à Holguin, ville située à 670 km à l’est de la capitale, les familles des victimes ont été isolées et prises en charge par les autorités, et un numéro spécial a été mis à leur disposition. Celles résidant en province seront rapidement acheminées à La Havane pour identifier les défunts, ont rapporté les médias officiels.
À l’hôpital havanais de Calixto Garcia, l’état des trois survivantes, des femmes de nationalité cubaine selon les autorités, demeurait préoccupant. « Pour le moment le pronostic est suspendu et leur état demeure grave, avec un danger vital », a déclaré vendredi soir à la télévision d’État le docteur Carlos Martinez, directeur de l’établissement. Une autre source médicale a indiqué à l’AFP que chacune d’elles avait subi au moins huit interventions chirurgicales.
Le précédent crash survenu à Cuba date d’avril 2017, lorsqu’un avion de transport des Forces armées de fabrication russe s’était écrasé avec huit hommes à son bord dans une région montagneuse de l’ouest.
En 2010, un ATR-72 de la compagnie cubaine Aerocaribbean reliant Santiago à La Havane était tombé dans le centre de l’île, provoquant la mort de 68 personnes, dont 28 étrangers.
Avec AFP