Dirigeantes d’entreprises, ces 6 femmes développent le leadership féminin dans les médias en RDC

Actions à impacts visibles, engagement, intelligence d’influencer, esprit d’initiatives et d’organisation, capacités de diriger et d’orienter, vigueur de persuasion… Autant des stratégies et qualités appliquées par plusieurs femmes journalistes en République
démocratique du Congo (RDC) en particulier et en Afrique centrale en général pour développer leur leadership dans les médias.
Souvent en arrière-plan par rapport aux hommes, à l’heure de la promotion du genre, bon nombre des femmes se battent pour changer la donne. Elles sont très visibles dans l’économie informelle. Certaines parmi elles ont créé des journaux en lignes, des magazines, occupent des postes de direction, ou  chapeautent des desks. Des expériences saluées par les activistes des droits humains.
leadership féminin dans les médias
Assise dans son bureau, Gandie Molisho est actuellement directrice de la Radio Sango-malamu, une des radios communautaires et associatives basée à Kikwit, ville économico-politique de la province du Kwilu, dans le sud-ouest de la RDC.
Elle planifie des activités hebdomadaires, donne des orientations à plus de 10 agents qu’elle gère et assure le contrôle.
«Avant d’occuper ce poste, j’avais commencé comme chantre à la radio en 2002, puis recrutée  comme réceptionniste la même année. Attirée par le métier du journaliste, j’ai appris à monter des sons au studio. Je me suis engagée entièrement et j’ai développé, petit-à-petit  le
courage, l’esprit d’initiative », témoigne-t-elle. Elle ajoute: « La formation a suivi. Les résultats de mes travaux ont persuadé ma hiérarchie. C’est pourquoi, après deux ans d’intérim comme directrice, cette hiérarchie, en 2013, m’a confirmée directrice de cette radio».
Elle affirme qu’elle n’a jamais été complexée devant les hommes des médias et projette plusieurs autres initiatives pour le développement de cette radio dont le bâtiment a été construit grâce à ses efforts.
Même cas dans la même ville où Espérance Nzila, une autre femme leader qui est directrice des programmes à la Radio-télévision la voix de l’aigle, un média confessionnel et communautaire.
Elle déclare avoir amorcé ce métier en 2011 comme animatrice de l’émission ‘’thérapeutique musicale’’, une tranche  réservée aux musiciens religieux.
«Après cette émission je suis devenue opératrice de prise de sons et j’agissais en toute responsabilité. J’ai appliqué la stratégie de compétence et de concentration malgré les difficultés qui ne me décourageaient pas du tout», indique-t-elle à JDN.
De son côté, Maguy Mbuku, évolue à Kinshasa, la capitale de la RDC. Elle a créée, il y a plus de deux ans un média en ligne www.pouelle.info, dont la ligne consacré à l’actualité et la promotion des femmes en RDC et partout dans le monde.

Expériences et détermination

«C’est depuis 2005 que j’ai commencé à travailler comme journaliste professionnel à la RTAE, la chaine chrétienne du pasteur Sony Kafuta pendant une année. Puis je suis allée à Mirador TV comme reporter », raconte la DG de pourelleinfo.
«En 2007 j’ai été engagé  à la RTGA (Radio-télévision groupe l’avenir) jusqu’en 2017 comme reporter, présentatrice du journal télévisé et animatrice de l’émission ‘’Femina’’ consacrée aux femmes. C’est ce qui m’a poussée  à créer le premier média en ligne consacré aux femmes», affirme-t-elle après avoir mis en application des stratégies de
passion, de détermination, de créativité et d’autodiscipline.
Anna Mayimona est également à Kinshasa. Grâce à son leadership, elle a créé, en 1997,  ‘’l’Union congolaise des femmes des médias (UCOFEM)’’, une structure qui assure la protection, la promotion et la défense des droits des femmes à travers les médias.
Mêmement avec Christiane Ekambo qui a créé www.journaldesnations.net
pour les actualités au pays et dans le monde. « A mes débuts en 1982, au terme d’un contrat d’une année, j’ai été présentatrice des émissions pour le Tiers-monde à la chaîne catholique UNDA à Louvain la Neuve, en Belgique », raconte-elle. Christiane Ekambo, une des femmes pionnières dans la presse écrite en RDC, devient correspondante du journal The Soft international à Bruxelles en 1986. Vers 1995, elle est coordonnatrice du journal économique « Au Taux du Jour », elle travaille au journal Révélateur  et passe une plus longue période à la rédaction du journal Africanews, compté parmi les plus grands journaux de la RDC. En 2015, elle crée sa propre entreprise  de presse, « Le Journal des Nations », groupe de son journal en ligne journaldesnations.net.
A Lubumbashi, province du Haut Katanga, dans le sud-est du pays, c’est
Godelive Nyemba  qui,  en 2016, a engendré La Guardia, un   magazine
d’actualités. Molisho, Nzila, Mbuku , Christiane Ekambo, Anna Mayimona…sont parmi les femmes journalistes en RDC qui ont réalisé un parcours des combattantes pour atteindre un leadership appréciable.
Elles évoluent dans un contexte caractérisé par un environnement médiatique très politique. Depuis le déclenchement du processus de la démocratisation en 1990, ce secteur a pris de l’envol. A ce jour, le pays compte plus de 80 chaines de télévision dont la majorité est  concentrée à Kinshasa. Environ 270 radios pour la plupart communautaires ainsi qu’une centaine de journaux dont plus d’une vingtaine paraissant en ligne.
Un combat de longue  durée
Selon une récente étude publiée par l’UCOFEM consacré à l’image de la femme dans les médias en RDC, le leadership féminin dans ces médias est de 17 % dans le pays.
Cette structure s’évertue depuis quelques années à organiser des séances de formation et des plaidoyers pour la promotion du genre dans les médias.
Dans un document intitulé ‘’Leader, avez-vous ce qu’il faut’’, John C.Maxwell, reconnu comme l’expert américain de leadership, note : «Une part importante du développement de tout leader provient de l’apprentissage des lois de leadership, car ce sont là les atouts qui
enseignent les bases du fonctionnement de leadership». «Nous encouragions et accompagnons les femmes journalistes qui développement ces atouts même si il y a encore beaucoup à faire. Elles sont dans leurs droits reconnus par plusieurs instruments tant nationaux qu’internationaux», déclare Laurent Bwenia, un des activistes des droits humains au pays.
Badylon BAKIMAN
 
 

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