À Genève, la Première ministre de la RDC présente des chiffres choquants suite à l’invasion rwandaise: « Il est impossible de décrire les cris et les larmes de millions de victimes de ce conflit »

Judith Suminwa Tuluka, cheffe du Gouvernement de la RDC

L’est de la République Démocratique du Congo (RDC) est plongé dans une crise humanitaire et sécuritaire d’une ampleur alarmante, où la souffrance humaine atteint des niveaux difficilement imaginables, nécessitant une réponse urgente et coordonnée de la communauté internationale. La Première ministre Judith Suminwa a exposé cette réalité tragique ce lundi 24 février 2025 devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève, lançant un appel vibrant à l’action et à la justice pour les victimes de ce conflit dévastateur.

Chiffres à l’appui, la Première ministre de la RDC, Judith Suminwa Tuluka, a décrit les atrocités de l’occupation rwandaise dans l’est de son pays. « Il est impossible de décrire les cris et les larmes de millions de victimes de ce conflit », a-t-elle déploré. « C’est avec gravité que je prends la parole pour présenter la situation de la guerre dans l’est de mon pays », a déclaré la cheffe du gouvernement en début de son discours devant les membres du Conseil des droits de l’homme. « Nous continuons à ce jour d’enterrer les morts que nous n’avons cessé de dénombrer et de compter », a souligné Judith Suminwa.

Des chiffres qui choquent

Des millions de déplacés, sans abri, dont la plupart des camps ont été détruits par les forces d’occupation dans l’est de la RDC. Pour la Première ministre, Suminwa, « la situation dans cette partie du pays a atteint un niveau alarmant ». Décrivant un tableau sombre de la situation humanitaire et sanitaire, Judith Suminwa s’appuie sur des chiffres du ministère de la Santé.

Depuis janvier 2025, un chiffre glaçant de plus de 7 000 Congolais ont été tués, dont plus de 2 500 corps ont été enterrés sans être identifiés, et plus de 1 500 corps sont entassés dans des morgues, témoignant de la violence implacable qui ravage la région et laissant derrière elle des familles endeuillées et des communautés brisées.

La situation sanitaire est tout aussi désastreuse, avec plus de 215 cas de choléra et plusieurs cas de Mpox non pris en charge, créant un risque imminent d’épidémies à grande échelle qui pourraient décimer davantage une population déjà vulnérable.

L’accès aux soins de santé est gravement compromis, car des attaques répétées ont ciblé les hôpitaux et les entrepôts humanitaires, privant les populations de l’aide vitale dont elles ont désespérément besoin. Plus de 90 sites d’accueil de déplacés internes ont été détruits, laissant des milliers de personnes sans abri et exposées aux intempéries et à la violence. On estime que plus de 450 000 personnes sont privées d’abris décents, de nourriture et d’eau potable, tandis que le nombre total de déplacés internes s’élève à un chiffre vertigineux de 2,8 millions, soulignant l’ampleur de la crise humanitaire.

Face à cette tragédie, la Première ministre Suminwa a appelé avec force à l’imposition de « sanctions dissuasives » contre le Rwanda, accusé de soutenir les groupes armés responsables de cette situation catastrophique. Selon Judith Suminwa, l’urgence d’une action internationale concertée est primordiale pour mettre fin à cette spirale de violence et de souffrance.

Notons que la Première ministre Judith Suminwa chapeaute une délégation gouvernementale composée de Mme Chantal Chambu, ministre des Droits humains, Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias, du vice-ministre aux Affaires étrangères Yamba Kazadi, et de l’ambassadeur Paul Impole.

Josué KALUBI

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