Agression rwandaise en RDC : carnage à Goma, des corps sans vie jonchent le sol sous le contrôle du M23-RDF

Dans la ville de Goma, assiégée mardi 28 janvier par la coalition des rebelles du M23 et des soldats rwandais, de nombreux corps sans vie jonchent le sol. Cette scène illustre l’escalade de la violence qui frappe le chef-lieu du Nord-Kivu, où des affrontements violents ont opposé, dimanche, lundi et mardi, des unités congolaises aux éléments du M23-RDF.

Malgré l’accalmie précaire observée ce mercredi, la situation reste confuse à Goma, cette ville de plus d’un million d’habitants, qui abritait déjà des milliers de déplacés dans des camps.

Sur place, les activités socio-économiques demeurent largement paralysées. Dans plusieurs rues, on aperçoit des jeunes, des femmes et des enfants se rendant au lac Kivu, l’unique source d’approvisionnement en eau, cette denrée qui ne coule plus des robinets en raison des lignes électriques endommagées par les bombardements.

Joint ce mercredi par journaldesnations.net, un militant de la Lucha, un des plus influents mouvements citoyens de Goma, affirme que la psychose règne parmi la population coincée depuis dimanche dans leurs habitations.

« Depuis dimanche, c’est la peur qui nous caractérise. Nous avons vécu des moments de tension, avec des explosions et des tirs d’armes lourdes entendus dans la ville. Nous avons même enregistré des morts. J’ai perdu une cousine au quartier Mapendo. Une bombe est tombée sur leur maison. La guerre doit prendre fin », a témoigné l’activiste des droits humains, sous anonymat.

Lors des récents affrontements, des morts et des blessés ont bien été enregistrés au cœur de la ville, tant du côté des civils que des forces de défense, ont également rapporté plusieurs agences des Nations Unies.

« De nombreux corps sans vie jonchent les rues de Goma. Bien qu’il soit difficile d’établir un bilan précis du nombre de civils tués, les pertes humaines pourraient être considérables », a indiqué, mardi 28 janvier, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).

Dans son rapport de mardi 28 janvier, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a fait état de plus de 256 blessés en traitement à l’hôpital de Ndosho, tandis que Médecins Sans Frontières (MSF) a évoqué plus de 61 blessés reçus à l’hôpital de Keshero.

Depuis le début des combats, l’aéroport de Goma a été fermé le 26 janvier, ce qui perturbe les cargaisons et les rotations du personnel humanitaire. Cette situation aggrave encore les conditions de vie des déplacés, alertent les agences des Nations Unies, qui appellent à la cessation des hostilités.

Djiress BALOKI/ Correspondant au Nord-Kivu

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