Beni : deux morts et d’importants dégâts matériels après une pluie diluvienne

Une pluie exceptionnelle s’est abattue sur la ville de Beni, chef-lieu du Nord-Kivu, dans la nuit du mercredi 22 au jeudi 23 octobre 2025. Pendant plus de sept heures, des averses torrentielles ont provoqué des inondations, des glissements de terrain et d’importants dégâts matériels dans plusieurs quartiers. Le bilan provisoire fait état de deux morts, de dizaines de maisons inondées et d’infrastructures sérieusement endommagées.

« Il a plu sans arrêt de 19h jusqu’au petit matin », rapporte Jean-Paul Kapitula, coordonnateur de la protection civile à Beni et point focal du Grand Nord.
« La ville a vécu une véritable épreuve. Nous déplorons la mort de deux hommes, tous pères de famille : l’un est décédé à Kalongo après l’effondrement d’un mur, et l’autre, un motard, a été emporté par les eaux de la rivière Biautu ».

Plusieurs quartiers, notamment Biautu, Benengule, Butanuka, Mabolio et Rwenzori, ont été touchés par les inondations. Des ponts et infrastructures publiques ont également subi des dégâts importants.

L’Institut Vingazi, situé à proximité de la rivière Biautu, figure parmi les établissements les plus affectés.

« Tous les bâtiments ont été endommagés, les pupitres cassés. Les enfants n’ont pas pu étudier aujourd’hui », a précisé M. Kapitula.

Un hôtel voisin a aussi été partiellement emporté par les eaux. Plusieurs sources d’eau potable ont été submergées, faisant craindre des risques sanitaires.

« Malgré tout, certains habitants continuent à puiser cette eau », déplore le responsable de la protection civile.

Dans le quartier Mabolio, un pont récemment construit par le Fonds Social est désormais menacé d’effondrement.

« S’il cède, les quartiers Cité-Belge et Mabolio seront isolés », avertit Jean-Paul Kapitula.

Les premières estimations font état de plus de 90 ménages sinistrés, avec la perte de nombreux biens domestiques et animaux d’élevage.
Dans certaines parcelles, plus de 60 cobayes et une dizaine de canards ont péri.

Selon M. Kapitula, cette catastrophe reflète à la fois les effets du changement climatique et la dégradation accélérée de l’environnement dans la région, notamment la déforestation sur les collines entourant la ville.

Les autorités locales appellent les habitants vivant le long des rivières à plus de vigilance, face aux risques d’éboulis, d’inondations et d’effondrement de ponts.
La Protection civile poursuit le recensement des sinistrés, en collaboration avec les chefs de base, afin d’évaluer les besoins d’urgence et d’organiser une aide humanitaire appropriée.

Par Gloire Tsongo, Beni

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