Une panne d’électricité majeure paralyse depuis près de quatre jours plusieurs quartiers du nord de la capitale congolaise, suscitant inquiétude et exaspération chez les habitants. À l’origine de cette situation : un incendie survenu dans la nuit du 27 avril au poste de Très Haute Tension (THT) de l’arrondissement 9, Djiri.
« Malgré plusieurs insistances téléphoniques, je n’arrive pas à joindre ma sœur à Brazzaville. J’ai appelé son fils, qui se trouvait par hasard à Pointe-Noire. Il m’a expliqué qu’il serait difficile d’entrer en contact avec sa mère à cause d’une panne générale qui frappe la ville depuis plusieurs jours », témoigne Bertine Masamba, résidente de Kinshasa, visiblement préoccupée.
Selon la Société Énergie Électrique du Congo (E²C), cette panne trouve bien son origine dans l’incendie du poste THT de Djiri. Dans un communiqué rendu public le 28 avril, la société explique que des équipes d’intervention sont déjà mobilisées sur le terrain pour rétablir la desserte « dans un délai raisonnable ». Elle appelle par ailleurs les usagers à faire preuve de patience. « La direction de l’exploitation Brazzaville-Pool présente ses excuses pour le désagrément et rassure quant à la reprise normale de la desserte dès la fin desdits travaux », peut-on lire dans le document.
Les zones concernées par cette coupure incluent les quartiers de Nkombo, Massengo, Djiri, Ngamakosso, Jacques-Opangault, le marché Talangaï ainsi que la commune de Kintélé. Dans ces secteurs, les habitants vivent sans électricité depuis le week-end, une situation qui complique fortement le quotidien.
Outre le désagrément immédiat, cette panne s’inscrit dans une série de perturbations récurrentes de l’approvisionnement électrique à Brazzaville. Coupures intempestives, baisses de tension et délestages réguliers fragilisent depuis plusieurs mois les conditions de vie de la population. Les conséquences se font sentir dans plusieurs domaines essentiels : santé, sécurité, conservation des aliments, activités commerciales ou encore scolarité.
Créée en remplacement de la défunte Société nationale d’électricité, la E²C avait pour ambition de moderniser la gestion du secteur électrique. Mais cette panne révèle une fois de plus les limites structurelles du réseau, alors que la demande en électricité ne cesse de croître dans la capitale.
Face à cette crise, les habitants appellent à des solutions durables. « Nous comprenons qu’un incendie puisse survenir, mais ce genre de situation ne devrait pas paralyser une ville entière pendant plusieurs jours », confie un commerçant du marché Talangaï. Pour l’instant, aucune date précise n’a été communiquée pour le rétablissement complet de la fourniture.
Jessy EK.