A Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, trois journalistes ont été blessés par balles jeudi 2 décembre. Ils sont Jérémie Baraka et Ishara Masirika tous de kivuavenir.com et Crispin Murhula de la Radiotélévision Eka, de la place, alerte Journaliste en Danger(JED) dans un communiqué ce vendredi.
D’après JED, les victimes voulaient couvrir une manifestation au siège de l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu. Du coup, des éléments des forces de l’ordre déployés pour empêcher l’examen de la motion de censure du gouvernement provincial se sont pris aux journalistes.
Lors de la répression policière, d’autres journalistes ont été « tabassés et pourchassés » à l’aide des gaz lacrymogènes au moment où ils se sont présentés à l’hémicycle pour effectuer leurs reportages, déplore cette organisation qui milite pour les droits de professionnels des médias en RDC.
Sur son lit d’hôpital, Crispin Murhula a déclaré ce qui suit à JED : « Les éléments de la police avaient la consigne de refuser toute entrée des députés provinciaux pétitionnaires mais aussi des journalistes dans l’enceinte de l’Assemblée provinciale ». Et de poursuivre : »A l’entrée principale, il y avait une forte équipe de policiers qui nous ont interdit d’y accéder. On ne s’attendait pas de voir derrière nous les policiers armés. Certains d’entre eux ont commencé à tirer des balles réelles dans l’air et de nous lancer des gaz lacrymogènes ».
Dans son récit, Crispin Murhula précise: « C’est dans cette atmosphère que deux journalistes et moi-même avons reçu des balles au niveau des jambes. D’autres journalistes qui voulaient aussi couvrir cette manifestation ont été tabassés et pourchassés à l’aide des gaz lacrymogènes par des agents de l’ordre. Les journalistes blessés par balles ont été acheminés au centre hospitalier de la police pour des soins ».
Journaliste en danger condamne cet acte de violence excessive commise à l’encontre des journalistes. JED demande au responsable de la police de la province du Sud-Kivu d’ouvrir une enquête pour élucider cette attaque et pour traduire en justice les auteurs de cet acte.
Dans son dernier rapport rendu public, le 2 novembre 2021, JED a documenté au moins 110 cas d’attaques diverses contre les journalistes et les médias et dont plus de la moitié, soit 51%, touchent à la sécurité physique des journalistes.
Dans le lot des 110 cas d’atteintes diverses à la liberté de la presse, répertoriés sur l’ensemble du territoire national congolais, 48 cas ont été recensés à l’Est du pays, apprend-t-on de la même source.
Djiress BALOKI/ correspondant au Nord-Kivu