Le Député provincial Bienvenu Lutshumbi a adressé, ce vendredi 17 octobre 2025, une correspondance officielle au Gouverneur de la province du Nord-Kivu, le Général Evariste Somo, pour dénoncer les dérives liées à la fixation arbitraire du taux de change dans la ville commerciale de Butembo. Selon l’élu, cette situation fragilise le pouvoir d’achat des ménages et compromet la stabilité économique locale.
Depuis près de trois semaines, le franc congolais s’est nettement apprécié face au dollar américain. Sur le marché local, le billet vert se négocie actuellement entre 2 000 et 2 200 FC chez les cambistes, contre 2 100 FC à l’achat et 2 295 FC à la vente dans les banques commerciales.
Pourtant, plusieurs acteurs économiques, commerçants, écoles, structures sanitaires et transporteurs continuent de fixer leurs prix sur la base d’un taux fictif oscillant entre 2 500 et 2 700 FC pour un dollar.
« Cela représente un écart de 220 à 700 FC par dollar, qui se traduit par une surfacturation injustifiée sur l’ensemble des biens et services de première nécessité », déplore le Député dans sa correspondance au Gouverneur.
Dans le document consulté par Journaldesnations.net, il est souligné que cette pratique entretient une spéculation préjudiciable, affaiblit la confiance du public envers les institutions économiques et accentue la pression sur les familles déjà éprouvées par l’inflation.
Dans sa lettre, le Député Lutshumbi formule plusieurs recommandations concrètes au Gouvernement provincial :
- Créer un Comité provincial de suivi du taux de change, incluant autorités, cambistes, commerçants et société civile ;
- Obliger l’affichage des prix en francs congolais, avec mention claire du taux appliqué ;
- Réguler les secteurs sensibles — santé, éducation, transport — avec suspension temporaire de la facturation en dollars ;
- Renforcer le contrôle économique pour sanctionner les abus, et mener « une campagne de sensibilisation citoyenne encourageant l’usage du franc congolais ».
Le Député cite notamment l’exemple du trajet Butembo–Beni, dont le tarif reste fixé à 7 dollars au taux de 2 750 FC, alors que ce montant devrait être révisé pour refléter la réalité du marché.
Il appelle le Gouverneur Somo à agir rapidement afin de restaurer l’équilibre économique, protéger les consommateurs et prévenir tout risque de tension sociale lié à cette distorsion du marché des changes.
Djiress BALOKI
