Les femmes du ministère des Affaires étrangères ont fait le bilan de leur participation dans la gestion de ce ministère clé du gouvernement congolais. L’occasion était propice pour ce personnel féminin qui a choisi de réfléchir, ce jeudi 3 avril 2025, sur le thème : « La femme diplomate, facteur incontournable pour une diplomatie dissuasive ». À cette occasion, elles ont plaidé pour une représentation féminine significative dans les postes diplomatiques.
Dans son mot de bienvenue, le point focal genre de ce ministère, Carine Kena, a déclaré : « La situation de la femme dans notre administration s’améliore de manière progressive. Et pourtant, il persiste encore un écart considérable du taux de représentativité des femmes aux postes de commandement ». Elle a révélé que, selon les statistiques, l’administration des Affaires étrangères de la RDC ne compte que 3 femmes directrices de services sur 12 hommes.
Des recommandations fortes
Au regard de la sous-représentation des femmes aux postes de commandement, Carine Kena a formulé plusieurs recommandations. Elle a plaidé pour le renforcement des capacités des femmes diplomates par des programmes réguliers de formation, tant à l’interne qu’à l’externe. S’adressant au secrétaire général, elle a insisté sur l’importance d’encourager les candidatures féminines pour les postes de directeur de service. Elle a également demandé aux autorités de veiller à la représentativité des femmes dans la commission et la titularisation des grades au niveau des postes de prise de décision.
Le personnel féminin des Affaires étrangères a, ainsi, plaidé pour une représentation qualitative et quantitative des femmes dans les différents postes diplomatiques.
Lors de son allocution, Annie Matundu, au nom du ministre du Genre, Famille et Enfant, Léonie Kandolo, a félicité le comité d’organisation pour la réussite de cette journée. Elle a, de prime abord, remercié le chef de l’État, Champion de la Masculinité Positive, pour avoir couronné le combat des femmes à travers la nomination de Judith Suminwa Tuluka à la tête du gouvernement de la République. « Une première dans l’histoire de notre pays depuis son accession à l’indépendance », a-t-elle souligné.
Elle a également mentionné les efforts déployés par le président de la République, qui a marqué cette époque avec la nomination des femmes au sein du gouvernement, atteignant aujourd’hui un score inégalé de 31 %. Au nom de Léonie Kandolo, Annie Matundu a fait un état des lieux des actions menées par le ministère du Genre, Famille et Enfant, notamment les avancées sur les textes légaux concernant l’autonomisation des femmes et la lutte contre les violences basées sur le genre.
Thérèse Kayikwamba encouragée pour sa bravoure diplomatique
Outre les discours protocolaires, cet événement a eu deux moments forts : la présentation des femmes nouvellement élevées aux fonctions de directrices de service, et la remise d’une sculpture en bronze à Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Coopération internationale et Francophonie.
Tout en félicitant la cheffe de la diplomatie congolaise pour sa bravoure, le point focal genre de ce ministère a déclaré : « Nous vous témoignons notre soutien indéfectible dans votre quête pour l’instauration de la paix durable dans notre pays ». Cette marque de reconnaissance a été réceptionnée par la vice-ministre, Gracia Yamba Kazadi, qui a promis de transmettre fidèlement le message à la ministre Thérèse Kayikwamba.
Pour clore son discours, Annie Matundu a au nom du ministre du Genre, Famille et Enfant présenté le cadeau remis à Thérèse Kayikwamba Wagner et a lancé un appel aux femmes pour une grande résilience en cette période où notre pays subit une agression injuste de la part du Rwanda et de ses supplétifs du AFC-M23. Soulevant la sculpture, elle a encouragé les femmes en soulignant : « Bendele ekweya te », ou « Tenez toujours bon et ne laissez pas tomber le flambeau ».
Christiane EKAMBO
